Faits divers - Monde

La Métropole de Rennes mise en examen pour « homicide involontaire », 4 ans après le décès d’une jeune cycliste de Céret

La métropole de Rennes a été mise en examen pour « homicide involontaire », à la suite du décès d’une cycliste originaire des Pyrénées-Orientales, mortellement fauchée par un camion à un carrefour en novembre 2019. La nouvelle vient de tomber jusqu’à Céret où, Grâce, 22 ans, avait grandi et où sa mère réside toujours et poursuit son combat.

La décision du juge d’instruction de Rennes sonne comme un espoir supplémentaire « d’obtenir un procès et surtout une condamnation » pour Anne Bagros. « Pour moi, c’est énorme et je n’aurais pas compris qu’il en soit autrement », souffle cette habitante de Céret, prévenue voilà quelques jours par son avocate. Sa fille, Grâce, une étudiante de 22 ans, est décédée en novembre 2019 à Rennes après avoir été percutée par un camion alors qu’elle circulait sur une piste cyclable. Le chauffeur, mais également la Métropole de Rennes, ont été mis en examen pour « homicide involontaire ». Et le parquet a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de la collectivité, notamment poursuivie pour s’être abstenue de réaliser des « travaux d’aménagement pour assurer la sécurité des cyclistes sur le carrefour » du drame.  Plus précisément, en maintenant un tracé obligeant les deux-roues à faire un écart pour éviter un terre-plein central. Et tel fut tragiquement le cas pour Grâce Lochin qui avait été obligée de se déporter et de se retrouver sur la voie de circulation.

« J’ai fait de cette douleur une force pour tenir jusqu’au procès »

« Ça fait 15 ans que les associations disaient qu’il y allait y avoir un drame. Je ne dis pas que s’ils avaient fait les travaux ma fille serait toujours en vie, mais je dis qu’elle aurait eu une chance », confie Anne Bagros, qui se bat depuis plus de 4 ans aux côtés d’un père qui a lui aussi perdu sa fille à Rennes dans un accident semblable. Une pétition qui a réuni 15 000 signatures, des interventions dans les collèges de Céret, mais aussi d’Agelès, où Grâce faisait de la plongée, des rapports remis aux députés…

« Au bout de toutes ces années, sur ce carrefour à Rennes, ils ont mis de la peinture au sol et des plots qui sont couchés par les véhicules, c’est lamentable. Au niveau national, on a eu deux plans vélos et on n’est même pas capable de faire une bande cyclable correctement ? », s’indigne la mère de famille. « Si la Métropole de Rennes est condamnée, cela fera jurisprudence et les autres villes feront peut-être plus attention à respecter leurs obligations et on fera un pas de plus vers la loi que l’on réclame. Depuis la mort de ma fille, je survis. J’ai fait de cette douleur une force pour tenir jusqu’au procès et être digne pour la représenter. Grâce n’a toujours pas eu de pardon de personne. Mais elle l’aura, je ne lâcherai rien ». 

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