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Tribunal de Perpignan – Une mère et son fils renversés au Vernet : l’ex-conjoint aurait-il voulu les tuer ?

Alexandre P., a été présenté en comparution immédiate ce mardi 30 janvier 2024, pour répondre de « violences volontaires avec arme par destination ayant entraîné des Incapacités totales de travail (ITT) inférieures à 8 jours » envers son ex-concubine et l’enfant de cette dernière, après les avoir percutés avec son véhicule trois jours plus tôt dans le quartier du Moyen-Vernet à Perpignan. Finalement, l’affaire a été renvoyée. En attendant une possible requalification des faits en tentative de meurtre ?

« Les faits présentent une complexité et une gravité certaines », allègue le président du tribunal correctionnel de Perpignan Frédéric Chenay en début d’audience. Car tout le débat a porté sur la nature des violences commises. Sont-elles volontaires ou non ? La réponse n’a pour l’heure pas été apportée dans le prétoire concernant l’affaire d’une mère et son fils (représentés par Me Nicolas Nassier) renversés le week-end dernier dans le quartier du Moyen Vernet. Des faits dont devait répondre le conducteur du véhicule, Alexandre P. (représenté par Me Stéphane Bonafos). Mais le dossier a finalement été renvoyé, le temps de procéder à des investigations supplémentaires. 

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Mon but c’était de fuir

Une affaire à tiroirs. D’emblée, le président révèle que le prévenu a déjà rendez-vous avec la justice en juin 2024 pour répondre de « dégradations volontaires sur un véhicule, vol de téléphone et appels malveillants ». Et la victime (qui est son ex-concubine avec qui il a entretenu plusieurs courtes relations dont certaines cachées) n’est autre que la femme qu’il aurait percutée avec son enfant de 14 ans. Ce samedi 27 janvier 2024 quand la violence a encore franchi un palier, à 20 heures dans la rue des Rouges-Gorges à Perpignan.

Là où le prévenu, qui a une entreprise de nettoyage dans les hauts cantons, est hébergé pour le week-end. Tout le monde, y compris le père de l’enfant (qui est séparé de la victime, qui s’est constitué partie civile et est également représenté par Me Nicolas Nassier), se serait retrouvé à cette adresse pour évoquer lesdits appels malveillants que subiraient la mère et son fils. Le prévenu étant soupçonné d’avoir mis leurs numéros de téléphone sur un site d’escort-girls. Et survient le point de bascule. « Quand ils m’ont menacé, mon but était de fuir, se défend Alexandre P. J’ai pris mon véhicule mais je ne voulais percuter personne. J’ai roulé tout droit car je n’ai pas maîtrisé mon utilitaire Peugeot. Je ne les ai pas vus. Je ne sais pas ce que j’ai fait. Juste avant, je reconnais uniquement avoir tamponné la voiture de l’ex de mon ex. »

On en vient à se demander si Alexandre P. est respectueux de ses ex-compagnes ?

Pour Me Nicolas Nassier, « l’aspect volontaire est incontestable. C’est la suite de tout ce que cette famille a subi. » Il relève encore : « On en vient à se demander si Alexandre P. est respectueux de ses ex-compagnes ? » Car l’intéressé cumule déjà cinq condamnations pour appels malveillants et dégradations de biens envers une ancienne concubine. « Je ne pense pas qu’Alexandre P. a voulu tuer, déclare le procureur adjoint Nicolas Brignol. Il a commis son geste pour faire peur mais au final, il a fait mal. Et cela aurait pu être dramatique. Il faut de la prison pour mettre fin à la gestion erratique de cette relation toxique et éviter la réitération des faits. » Il requiert un an de prison avec maintien en détention et des amendes pour les dégâts matériels. « Alexandre P. doit travailler sur la violence qui est en lui, être éloigné de Madame. Il a une grande immaturité affective et peut faire l’objet d’un effondrement émotionnel, soutient l’avocat de la défense Me Stéphane Bonafos. La détention est-elle vraiment nécessaire ? »

Surprise, au moment de rendre son délibéré, le président ne répond pas à la question. Il renvoie le dossier au parquet. Dans la foulée, le prévenu devait être présenté à un juge d’instruction. Qui pourrait le poursuivre pour « tentative de meurtre » et le renvoyer devant une cour d’assises. 

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