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Harcèlement scolaire dans les Pyrénées-Orientales : l’appel au secours d’une maman après avoir découvert la lettre d’adieu de sa fille de 13 ans

La mère d’une collégienne d’Ille-sur-Têt a publié un message ce mardi 13 février 2024 sur les réseaux sociaux après avoir trouvé un courrier de sa fille de 13 ans, qui serait victime de harcèlement au sein de son établissement scolaire, annonçant son intention de « se faire partir ». Un cri du cœur bouleversant.

Déchirants. Les mots postés sur Facebook ce mardi soir par une maman des Pyrénées-Orientales ont déclenché des centaines et des centaines de commentaires, des milliers de partages et une vague spontanée de soutiens. 

« Aujourd’hui, j’ai échappé au pire », entame Marie, 34 ans, mère d’une collégienne de 13 ans scolarisée à Ille-sur-Têt. « Une petite fille timide, douce, gentille et pleine de vie »… mais  « harcelée depuis maintenant plusieurs semaines » dénonce sa mère. Or, ce mardi, raconte-t-elle, « en rangeant la chambre de ma fille, je suis tombée sur cette lettre d’adieu, cette bombe cachée au fond d’un tiroir qui a fait exploser mon cœur de maman ». Un courrier, joint à son message, qui arrache les larmes dès la première phrase. « Si je suis partit, c’est pour une bonne raison », écrit l’adolescente à sa maman. « Ne pleur pas s’il te plaît.. J’en ai vraiment marre de cette pression scolaire(…) Si je me suis fais partir, dis toi que je serais mieux là-haut au paradis sûrement. Je t’aime de tout mon cœur et là-haut je t’aimerais aussi. Je t’aime maman… (Sic) »

« J’ai remué ciel et terre et rien n’a bougé »

« J’ai trouvé cette lettre cachée entre des cahiers. Ça m’a mise à terre. Ça m’a détruite. Je me suis dit ce n’est pas possible, mais qu’est-ce que je n’ai pas vu ? Il fallait que je l’aide », confie encore Marie à L’indépendant ce mercredi soir. « Connaissant la force des réseaux sociaux, j’ai demandé à ma fille si elle était d’accord pour que je la publie. Elle m’a demandé : « Est-ce que les gens ne vont pas me juger ?. » Je lui ai répondu que non et que l’on allait plutôt la soutenir. Elle a accepté. Mais elle est perdue. Elle est à bout de souffle. Moi, je veux sauver ma fille, c’est tout. J’ai eu la chance de trouver cette lettre avant qu’il ne soit trop tard. Il faut que je le fasse savoir parce que j’avais alerté, j’avais remué ciel et terre et rien n’avait bougé ».

Selon Marie, qui va aller déposer plainte pour « harcèlement » ce lundi au retour de vacances de l’adolescente, sa fille subirait depuis quelque temps « insultes, brimades et isolement ». « Je l’ai récupérée plusieurs fois à l’heure du déjeuner parce qu’elle était seule en pleurs dans les toilettes. Elle est passée de 17/18 de moyenne à 12. J’ai senti que quelque chose n’allait pas. J’ai informé la CPE deux ou trois fois, son beau-père y est allé aussi. Mardi dernier, j’ai reçu un mail de la directrice adjointe qui m’a dit qu’elle avait organisé un entretien et que le conflit était clos. Ma fille m’a dit que tout allait bien. Elle a toujours donné le change. Elle est souriante, elle fait des dessins et on ne l’entend pas. En tant que maman je pensais avoir fait le nécessaire. Mais…. ». La voix de Marie s’étrangle de sanglots. « J’ai échappé au pire. Quand j’ai lu cette lettre, je lui ai demandé si c’était un appel au secours. Elle m’a répondu : « Non, tu aurais dû trouver cette lettre quand je n’étais plus là… »  

 

« L’entier soutien », « la plus haute vigilance » et « la mobilisation » du rectorat de Montpellier

À la suite de la publication de cette mère de famille, Sophie Bejean, rectrice de l’académie de Montpellier a exprimé « son entier soutien à la famille » ce mercredi dans un communiqué. Elle précise qu' »elle a immédiatement mobilisé ses services de prévention et de lutte contre le harcèlement » et « a demandé à Anne-Laure Arino, directrice des services de l’éducation nationale des Pyrénées Orientales, d’engager avec la principale du collège Pierre-Fouché d’Ille-sur-Têt, les procédures de suivi et de traitement de cette situation attirant sa plus haute vigilance ».

« La cheffe d’établissement a saisi ce jour son équipe pHARe afin de prendre en charge cette situation et de mettre en œuvre le protocole de traitement du harcèlement », ajoute le rectorat qui « assure de l’entière mobilisation de ses services ». Rappelant que « depuis la loi du 2 mars 2022, le harcèlement scolaire est désormais reconnu comme un délit pénal qui peut être puni jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Et que, dans les collèges et les lycées, une procédure disciplinaire peut à présent être enclenchée lorsque des élèves commettent des actes de harcèlement, notamment de cyberharcèlement, y compris à l’encontre d’élèves scolarisés dans un autre établissement que le leur ».

Le communiqué indique enfin qu' »Anne-Laure Arino est en lien direct avec le procureur de la République ». Lequel aurait, selon nos informations, demandé aux gendarmes de la brigade territoriale de traiter ce dossier à titre prioritaire.

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