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Carcassonne : deux ans de prison pour des violences sur sa femme, sa belle-fille et ses quatre fils

Ce jeudi 26 octobre, un homme de 56 ans a été jugé en comparution immédiate, pour répondre de violences habituelles sur sa femme et la fille de celle-ci, ainsi que de violences habituelles sur ses quatre garçons. Reconnu coupable, il a été incarcéré. Les faits courent du 1er avril 2018 au 26 décembre 2022, à Carcassonne.

Arrivé en France à l’âge de 20 ans, c’est dans la région d’Auxerre (Yonne) que Salah s’était installé avec celle qui deviendra la mère de ses quatre garçons. On a très peu d’éléments sur cette période, mais c’est en 2017 que ce ressortissant marocain a été mis en examen pour le meurtre de son épouse, pour lequel il est aujourd’hui sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une instruction criminelle qui suit toujours son cours. De là, c’est au printemps 2018 qu’il va alors s’installer à Carcassonne avec ses quatre fils, ainsi qu’avec sa nouvelle femme en situation irrégulière et la fille de celle-ci. La vie suit son cours au cœur de la cité Jolio-Curie, jusqu’à ce mois de décembre 2022 où l’association Couleurs citoyenne fait un signalement suite à des coups portés par Salah à l’un de ses fils. Entendu, le jeune adolescent avait pris parti pour son père : « C’est quand je fais des conneries… » Le 4 janvier dernier, viendra ensuite la plainte de la femme de Salah, qui dénonce alors des violences psychologiques et parfois physiques qu’elle a subies avec sa fille. Tout comme les violences sur ses propres enfants à lui. Elle joint des vidéos qu’elle a pu saisir avec son téléphone. Les images sont saisissantes, avec des cris d’enfants et des bruits de coups. Salah frappe l’un de ses fils avec une ceinture. Parfois c’était à coups de poêle ou de latte de sommier !

Je suis désolé et je demande pardon pour ce que j’ai fait.

En détention provisoire depuis le 27 septembre dernier, dans le cadre de cette affaire de violences conjugales, doublées de violences sur plusieurs enfants mineurs, c’est dans ce contexte que Salah est arrivé devant le tribunal ce jeudi 26 octobre, pour être jugé en comparution immédiate. Il encourt dix ans de prison. Droit dans ses bottes, cet homme, aujourd’hui âgé de 56 ans, a contesté les faits, si ce n’est ceux qu’il peut difficilement nier au regard des vidéos diffusées à l’audience. « Ce n’est pas normal, je sais. C’était une période dure où j’avais perdu ma femme. J’ai fait de grosses bêtises ! Je suis désolé et je demande pardon pour ce que j’ai fait », a lâché le prévenu derrière son box vitré. Aux intérêts de l’Udaf, administrateur ad hoc pour trois des enfants encore mineurs, Me Philippe Gros s’est dit « sidéré face à une telle situation, où il faut que les enfants soient extraits de ce conflit de loyauté avec leur père pour évoluer correctement ».

Pour la femme et fille, qui sont aujourd’hui dans un hébergement d’urgence dans un autre département, Me Marion Blondeau est revenu sur ce dossier qui l’a pris au ventre : « La mère, c’était la boniche, et sa fille le serpent. En étant chez monsieur, elles n’avaient aucune parcelle d’intimité. Même hors département, elles continuent à avoir peur… » Pour l’avocate carcassonnaise, « il est nécessaire qu’un bracelet anti rapprochement soit mis en place quand il sortira de détention… »

Au parquet, la substitute du procureur Lisa Kratz a également été touchée par ce dossier : « On est rarement habitués à de telles violences répétées, avec énormément de victimes. Tous les enfants y sont passés ! » La peine de cinq ans de prison, dont deux assortis d’un sursis probatoire, sera ainsi requise avec un maintien en détention. Pour la défense, Me Hichem Laredj a plaidé la relaxe pour les violences conjugales, prétextant « une plainte non conforme ». Il s’est aussi interrogé sur les périodes de prévention qui ne correspondent pas vraiment à la réalité, selon lui. C’est une peine mixte qu’il réclame.

À l’issue de son délibéré, le tribunal a finalement condamné Salah à trois ans de prison, dont une année assortie d’un sursis probatoire pour une durée de deux ans. Le maintien en détention a été ordonné.

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