Faits divers - Monde

Aude : un an de prison sous le régime de la semi-liberté pour « des dépannages » de cannabis et de cocaïne à Limoux

Ce jeudi 11 avril, un Montalbanais de 27 ans a été jugé en comparution immédiate pour répondre de détention et de cession non autorisées de produits stupéfiants, entre le 11 décembre 2023 et le 9 avril dernier à Limoux. Reconnu coupable, il a été incarcéré le temps que la mesure de semi-liberté se mette en place.

Si Mohamed avait été mis en hors de cause pour un vol en réunion, sa mise sur écoute dans le cadre de l’enquête menée avait permis aux gendarmes de Limoux de découvrir que ce dernier s’adonnait à un petit trafic de stupéfiants, dans la cité blanquetière. La procédure est incidente, mais pas insignifiante. Sur les huit acheteurs identifiés avec des conversations à peine codées, six d’entre eux vont en effet désigner celui qu’ils appellent « Momo le roux ». Dans la galerie de portraits des consommateurs en question, la fourchette va d’un lycéen de 17 ans à une grand-mère de 61 ans, en passant par des serveurs de bar ou encore des joueurs de rugby à XV du coin. Selon les clients, Mohamed vendait de la résine de cannabis ou de la cocaïne en petites quantités… Ce jeudi après-midi, c’est dans ce contexte que ce Montalbanais de 27 ans est arrivé sous escorte des gendarmes devant le tribunal.

Je suis bête, je reconnais ma connerie.

Devant le tribunal, le prévenu a reconnu les faits sans vraiment prendre conscience de leur gravité. D’autant qu’il est en état de récidive légale, pour avoir été condamné pour des faits similaires le 17 juin 2019 par le tribunal de Montpellier. « On m’appelait et je faisais des dépannages. Je suis bête, je reconnais ma connerie », a-t-il déclaré devant la juridiction carcassonnaise. Les rendez-vous étaient parfois donnés au bar le Tivoli ou à celui du Barjo. Parfois, c’était au club-house de l’équipe de rugby à XV pour les troisièmes mi-temps. La grand-mère cliente, Mohamed la connaît aussi pour avoir joué avec son petit-fils quand il était plus jeune… De la personnalité de « Momo le roux », on apprend qu’il est revenu à Limoux depuis un peu plus d’un an, après cinq ans passés à Carcassonne. Il réside chez sa mère et n’est inscrit dans aucun projet sérieux. À son casier judiciaire, ce sont cinq condamnations qui s’affichent. Quasiment toutes en lien avec les produits stupéfiants.

Il ne s’agit pas là du trafic du siècle, mais d’un minitrafic.

Au ministère public, sa représentante est revenue sur cette affaire, où le prévenu « effectuait des livraisons à la demande. Cinq des six consommateurs entendus l’ont désigné comme étant leur fournisseur. C’est quelqu’un qui a agi en pleine conscience… » La peine de neuf mois de prison, et la révocation d’un sursis probatoire en cours à hauteur de trois mois a ainsi été requise, avec un mandat de dépôt. À la défense, Me Caroline Fekrache a moqué le parquet en rappelant « qu’il ne s’agissait pas là du trafic du siècle, mais d’un minitrafic. C’est un cercle d’amis qui le sollicitaient pour 10 ou 20 €. Voilà ce qu’il ressort de cette procédure ! Je pense que mon client a bien compris la leçon cette fois-ci. » Et l’avocate carcassonnaise de plaider pour une mesure de détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE), « car il vit chez sa mère. Il a des compétences et peut aller travailler ». À l’issue de son délibéré, le tribunal a finalement suivi les réquisitions du parquet à la lettre. Si n’est qu’il a ordonné que la partie ferme de la peine se fasse sous le régime de la semi-liberté.

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