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Tribunal de Perpignan : comment expulser de France un clandestin dont le pays n’existe plus…

Voilà un casse-tête administratif qui ne semble pas près d’être résolu et qui empoisonne l’existence de cet homme issu d’un pays qui n’existe plus.

En cette fin septembre, à Agde,  la police effectue un banal contrôle routier. Dans le véhicule un homme fait l’objet d’une fiche de recherche. Il est en situation irrégulière en France. Il va donc être placé en centre de rétention, mais seul celui de Perpignan dispose encore de places disponibles. 
Un juge doit décider de la prolongation de sa rétention avant son expulsion vers son pays d’origine. Et c’est là que les Athéniens s’atteignirent… Le trentenaire est père d’enfants nés en France, pays où il vit dans la clandestinité depuis longtemps, il a fait l’objet de plusieurs obligations de quitter le territoire, mais aucune n’a pu être exécutée. Et pour cause …

Il déclare être né en Italie de parents yougoslaves, en 1992, année où le pays explosa en divers états indépendants. Or, l’Italie ne le reconnaît pas. Peut-être est-il en fait né avant l’exode ?

« De quelle région venaient vos parents ? » l’interroge-t-on. « Mais, je ne sais pas, nous étions tous Yougoslaves ». Logique. 
Des recherches sont effectuées en Croatie et au Kosovo. Sans succès. Comment, dans ce cas, renvoyer chez lui un homme dont le pays n’existe plus ?

La question sera reposée une autre fois, car face au juge, son avocat, Me Poloni constate que, dans le dossier, manque l’arrêté de placement au centre de rétention administrative de Perpignan avec la demande de prolongation de rétention. En l’absence de grief, on ne peut juger.

« L’apatride de Yougoslavie » est donc libéré. Et demeure… de nationalité inconnue.

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