Faits divers - Monde

Tribunal de Perpignan : 1 300 cartouches de cigarettes, 200 paquets de tabac, 40 voyages en Andorre et un détour par la case prison

Des mois d’enquête ont permis de mettre au jour un vaste trafic de tabac qui arrosait une partie du Sud. Quatre hommes avaient été arrêtés.

L’information reçue en juin 2023 par les gendarmes allait les mener vers le démantèlement d’un trafic de tabac bien implanté et dont le point de départ était situé au Barcarès. C’est là que réside leur principal suspect. Un homme déjà connu pour avoir été impliqué dans des affaires identiques. Il est placé sous surveillance. Entre la fin du mois de juillet et le début du mois d’avril, sa géolocalisation permet de dénombrer au moins 40 allers-retours entre son domicile et l’Andorre. Ses 2 voitures, une BMW X6 et une S1, sont repérées, mais dans les convois deux Renault et une Golf ont aussi été identifiées, les « porteuses » conduites par les clandestins algériens. Après un regroupement devant le domicile du suspect, les petites cylindrées repartent, chargées de tabac, vers l’Aude ou le Gard. Les convois démarrent vers 23 h et reviennent à l’aube au point de départ.
Un matin, l’interpellation est décidée. Le suspect et trois clandestins, dont un mineur, sont interpellés. Dans l’appartement du leader supposé, on retrouve 873 cartouches de cigarettes, 159 paquets en vrac et 2 014 paquets de tabac à rouler. 375 cartouches sont encore posées dans une Clio.

Les trois majeurs sont mis en cause pour importation de tabac sans déclaration et vente frauduleuse à Perpignan, au Barcarès, à Nîmes, Montpellier et Berriac du 28 juillet 2023 au 5 avril 2024.

Seul le prévenu principal parle français. Il ne peut nier la détention, mais « la revente ce n’est pas moi ». Son discours est plus que confus, il répond à côté des questionnements de la présidente, se contredit sans cesse, revient sur ses aveux, dit tout et son contraire.

Omar ou l’Arlésienne

Comme ses coprévenus, il met tout sur le dos d’un certain « Omar », mangé à toutes les sauces, et dont personne ne peut trouver la trace.
Leur comportement est tel que leurs avocats, assis devant eux, ne peuvent s’empêcher de rire, au bord de la crise de nerfs.

Me Large défenseur du principal suspect, tout comme Me Lopez, pour l’un des clandestins, impliqués dans de nombreux voyages, plaident la misère sociale de ces hommes, qui ne parlent pas la langue, ou très peu, qui ne peuvent trouver d’emploi pour survivre et finalement tombés dans les griffes de margoulins qui les exploitent. Me Bissières en revanche, s’arc-boute sur le fait que son client n’a reconnu qu’un seul voyage vers Andorre. Aucun élément ne permet de l’impliquer davantage.

Le tribunal l’écoute, la prévention est réduite au jour de l’arrestation. Il est relaxé pour la revente et condamné à 6 mois de sursis et 5 ans d’interdiction du territoire.

Le principal prévenu écope de 2 ans, dont un ferme avec mandat de dépôt. Son comparse prend un an, dont la moitié avec sursis et 5 ans d’interdiction. Il repart en prison immédiatement.

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