Faits divers - Monde

Saint-Paul-de-Fenouillet : plaintes réciproques entre une habitante et un adjoint au maire pour une histoire de débris de bidet

L’altercation, qui a dégénéré au cœur du village le 25 janvier 2024 en milieu d’après-midi, figure parmi les points à l’ordre du jour du conseil municipal de ce lundi 26 février. L’élu, à la fois mis en cause et plaignant, sollicitera une protection fonctionnelle, autrement dit la prise en charge des frais de justice par la commune.

Parole contre parole. Plainte contre plainte. Aux services de gendarmerie maintenant de démêler les fils de l’affaire peu ordinaire qui oppose une habitante de Saint-Paul-de-Fenouillet à un élu de la commune. L’histoire d’une violente altercation survenue le 25 janvier dernier.

Il est environ midi. Des débris de faïence d’un bidet cassé qui avait été déposé près des poubelles jonchent la rue devant chez Marie-Paule Ricard, dans le beau chapitre historique du village. « J’ai entendu des bruits de gravats à l’extérieur », raconte cette femme de 56 ans. « J’ouvre mon portail et je vois un adjoint au maire, avec un de mes voisins, ramener les morceaux de faïence et les entasser devant mon mur »‘. L’élu, Jean-François Diaz, par ailleurs président du SIVM (syndicat intercommunal à vocations multiples) du Fenouillèdes, explique qu’il passait par là en voiture pour rentrer à son domicile. « Je me suis dit que c’était dangereux pour la circulation. Quelqu’un avait laissé ce bidet sur un container. Les agents municipaux l’avaient déposé par terre pour qu’il ne parte pas avec le tri. Et quelqu’un l’avait projeté sur la voie. Je me suis arrêté pour pousser tout ça sur le côté ».

 

La riveraine lui aurait demandé de ne pas mettre tout ça devant sa maison. D’autant plus agacée qu’elle n’en est pas à son premier litige avec la municipalité depuis de très longues années. Au sujet d’un canal d’arrosage obstrué (qui est toujours en cours de procédure judiciaire) ou encore de ces containers poubelles installés entre ses portes d’entrée dit-elle, qui l’empêchent de se garer, alors même qu’elle est handicapée.

« Il m’a empoigné le cou d’une main en m’étranglant », affirme-t-elle

Mais cette fois-ci, la situation aurait basculé. « Il m’a tutoyée en m’aboyant dessus, en me disant de rentrer chez moi. Je me suis avancée en écartant les bras pour protéger l’accès à mon mur. Il s’est approché, j’ai essayé de me protéger en le repoussant », affirme la quinquagénaire. « Mais il m’a aussitôt empoigné le cou d’une main en m’étranglant et de l’autre a formé un poing prêt à me taper le visage. Il serrait tellement fort que je n’ai pas pu me dégager. J’ai eu le réflexe de lui dire : « je vais téléphoner à mon avocat ! » Et j’ai senti sa main se desserrer. J’ai fait un pas en arrière et je suis rentrée chez moi. J’étais complètement choquée ».

Selon Marie-Paule Ricard, elle aurait gardé des traces sur le cou plusieurs heures après les faits.
D.R.

Marie-Paule Ricard se rend le soir même à la gendarmerie et dépose plainte pour « violences par une personne chargée d’une mission de service public ». Jean-François Diaz fera de même, en livrant une autre version des faits. « Ce n’est pas aussi simple que ça », confie-t-il. Avant que le conseil municipal ne vote ce lundi en fin de journée pour lui accorder ou non la protection fonctionnelle. « Quand je me suis arrêté, cette dame est sortie immédiatement et a commencé à m’insulter. Elle s’est avancée vers moi, prête à me taper. J’ai été obligé de la repousser pour éviter qu’elle me frappe et que ça n’aille plus loin. Mais je ne l’ai pas étranglée. » 

Media7

Media 7, votre source d’actualités en ligne. Notre mission est de fournir des informations précises, impartiales et à jour sur les événements nationaux et internationaux qui comptent pour vous.
Bouton retour en haut de la page