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Route du Rhum 2022 : L’enquête conclut à plusieurs manquements à l’origine du chavirage d’un bateau suiveur qui a coûté la vie à deux personnes

La vedette n’était pas habilitée à naviguer la nuit. Dans son rapport, le bureau d’enquête pointe également plusieurs dysfonctionnements à l’origine de l’accident. 

Le navire Coralia, qui a chaviré à l’arrivée du vainqueur de la Route du Rhum 2022, provoquant la mort de deux personnes, « ne correspondait pas stricto sensu au cahier des charges », selon le rapport définitif du Bureau d’enquêtes sur les événements de mer (BEA mer) publié ce samedi.

Le 16 novembre 2022 vers 05H00 du matin, lors de l’arrivée de Charles Caudrelier, vainqueur à Pointe-à-Pitre de la régate transatlantique en solitaire, un des navires suiveurs « chavire et se retourne à un mille de la ligne d’arrivée », rappelle le rapport. « Parmi les passagers (membre de l’organisation OC Pen Duick, NDLR) et l’équipage, certains sont éjectés mais plusieurs restent sous la coque retournée. Deux personnes ne parviennent pas à s’extraire et se noient », détaille le document.

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Ce navire, le Coralia, « n’était pas autorisé à la navigation de nuit », indique le rapport. Même si le capitaine était habilité, « la restriction de son navire à la navigation diurne l’a empêché d’acquérir une expérience nécessaire pour les conditions d’arrivée d’une course de nuit ». « Le Coralia était armé avec un unique marin professionnel », souligne encore le BEA mer, notant que « l’accompagnateur » requis « avait un statut administratif de passager ».

De plus, « occupés par les préparatifs du départ », le capitaine et l’accompagnant n’ont pas pris le temps d’effectuer un briefing d’embarquement aux passagers. « Le BEA mer n’a pas été en mesure d’obtenir les contrats liant les navires à la société prestataire. L’absence de contrat écrit (…) pourrait expliquer la raison pour laquelle un navire ne répondant pas au cahier des charges a pu être employé, sans vérifications préalables », note le bureau d’enquêtes.

Enfin le rapport pointe, comme « facteur contributif de l’accident », le grand nombre de navires suiveurs, qui « croisent en tous sens », avec un « comportement erratique, certains « sans feux de navigation », provoquant des vagues de sillage et rendant « difficile l’ajustement des manœuvres du navire » et l’anticipation par le capitaine des « mouvements de la mer ». « Pris dans le flot des navires, sans pouvoir adapter aisément ses routes et vitesse », le capitaine s’est « fait surprendre par une vague venant de l’arrière », relève le BEA mer.

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