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Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : les victimes entament leur douloureux récit

Cinquième jour d’audience du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, ce vendredi 26 janvier 2024. Les victimes et leurs familles se sont succédé à la barre pour raconter l’attentat et leur vie depuis, qui continue tant bien que mal.

Pendant quatre jours, la salle des grands procès de Paris, où s’est ouvert le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne ce lundi 22 janvier, a résonné du récit des faits qui ont eu lieu ce funeste 23 mars 2018.

Au 5e jour, ce vendredi 26 janvier, c’est le premier chapitre des drames humains qui se sont joués il y a près de six ans, qui s’est ouvert. Pour les parties civiles, au-delà des constatations techniques, il s’agit de venir dire leur douleur à la barre. Aux juges, qui leur font face, aux accusés, qui les écoutent aux côtés de leurs avocats, aux autres victimes, à la société.

Raconter comment, en une fraction de seconde et dans un fracas indescriptible, leur seconde vie a commencé. C’est Renato Silva, qui s’est lancé le premier. Renato le miraculé, qui vit avec un œil gauche qui ne distingue que les couleurs, une oreille sourde et une balle dans la tête. Mais surtout, avec l’envie de passer à autre chose, que le poids sur son cœur s’allège, et passer de Renato le miraculé à Renato le facteur.

Il y a eu David, employé du Super U, qui a fait sortir des clients, Isabelle, la voisine des Medves, qui a regretté de ne pas l’avoir arrêté pour le saluer dans les rayons du supermarché : « Je ne voulais pas le couper dans son élan. Si j’avais su ».

Il y a eu Morgane, 21 ans à l’époque des faits, qui faisait des courses dans le cadre de son travail d’aide à domicile : « J’aimerais passer à autre chose. Sauf que des attentats, il y en a assez souvent ».

Il y a eu Julie, bien sûr, qui est venue raconter son tête à tête avec Lakdim, « ce petit con transformé en monstre », la providence Arnaud Beltrame, qui a pris sa place d’otage, et sa reconstruction difficile.

Lundi, d’autres viendront : Julie, Florine et Nathalie Medves, qui ont perdu leur père et mari, la nièce d’Hervé Sosna, des employés du supermarché qui ont fait sortir des clients. Sans doute tous avec la même question que celle posée par Martine Mazières à la barre : pourquoi ? Le seul qui pourrait répondre n’est plus là pour le faire. 

À sa place, sept personnes, dont les diverses implications seront développées durant les quatre semaines à venir : « Je ne crois pas au loup solitaire. Et s’ils ont eu un rôle, ils doivent être punis comme il se doit ».

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