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Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : au 2e jour du procès, le drame qui s’est déroulé dans le Super U se dessine en salle d’audience

Le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne s’est poursuivi ce mardi 23 janvier 2024.

Le fourmillement et l’effervescence ont laissé la place à une ambiance plus calme, en ce deuxième jour de procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, mardi 23 janvier.

Les forêts de caméra ont été décimées, et il ne reste que quelques journalistes de presse écrite, disséminés sur les bancs de la salle des grands procès du palais de justice de Paris. La plongée au cœur de la radicalisation s’est poursuivie ce mardi matin : un commissaire de la DGSI est venu retracer l’historique de l’État islamique, ses techniques de propagande, de recrutement. Sur les bancs de la défense, aux côtés de leurs avocats, les accusés semblent impassibles. Âgés de 29 ans pour le plus vieux, de 19 ans pour la plus jeune au moment des faits, comment, si c’est bien le cas, ont-ils pu céder aux sirènes de la radicalisation ?

Celui qui se fait remarquer, ce mardi 23 janvier, c’est Baghdad Haddaoui. Absent de l’audience à l’ouverture, il a fallu aller le chercher par la force. Et c’est derrière la vitre normalement réservée aux accusés détenus qu’il fait donc son entrée. Mais le trentenaire, soupçonné d’avoir eu connaissance des projets de Lakdim et de ne les avoir pas dénoncés, continue à se taire. Il ne dira même pas si son avocat, Me Boccara, le représente toujours. Il hausse les épaules, mime de se zipper les lèvres. Il décide de garder le silence. C’est son droit.

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Témoignages de gendarmes

C’est au sein du Super U de Trèbes que le tribunal est emmené, en ce deuxième jour de procès, au travers des témoignages des gendarmes qui sont intervenus. Les rayons et les caisses du supermarché se dessinent dans la salle d’audience. Les corps de Christian Medves, chef boucher, et d’Hervé Sosna, sans vie. La silhouette de Radouane Lakdim, et celle de Julie Grand, son otage, près de la caisse centrale. Les gendarmes du PSIG de Carcassonne, puis le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, dans son polo, sans gilet pare-balles, qui décide de prendre la place de la caissière. 

« Il n’y avait plus de civils impliqués, cela devenait soldat contre terroriste »

C’est ce geste, aussi, qui a pris vie dans la salle des grands procès, un geste totalement « hors protocole », qui n’empêche pas son supérieur tactique de l’époque, le colonel Gay de montrer son émotion à la barre à l’évocation de ce geste, « le reflet d’une foi profonde dans sa mission. Il résolvait une partie de la crise, il n’y avait plus de civils impliqués, cela devenait soldat contre terroriste ».

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Les jours à venir continueront de décortiquer d’un point de vue clinique les attentats : balistique, génétique, résidus de tir… Dès vendredi c’est l’humain qui prendra place à la barre, avec les témoignages des proches des victimes.

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