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Limoux : Dans la résidence Ile de France d’Alogea, les espaces communs ne sont plus nettoyés depuis septembre

Plusieurs locataires de la résidence Ile de France, gérée par l’entreprise sociale pour l’habitat, ont alerté L’Indépendant sur l’hygiène déplorable des escaliers et caves. Sur place, les cafards morts et les tâches douteuses côtoient les emballages plastiques et autres mouchoirs.

Quand on rentre dans le hall d’un des immeubles de la résidence Ile de France, l’odeur prend rapidement au nez. « Ici ça sent le chien, alors qu’il n’y en a pas », lâche Chantal. Et pour cause : les quatre marches menant aux boîtes aux lettres sont sales, couvertes de taches visiblement très anciennes. Dans le coin, une poussette côtoie un sachet de pipas vide, des mouchoirs et des feuilles mortes.

Les habitants de cette résidence, gérée par Alogea, sont formels : « le ménage des communs n’a pas été fait, depuis début septembre peut-être même fin août ». Comme Chantal, Michèle et Anne* sont outrées par la situation. « On a passé des coups de fil, mais comme par hasard ils sont toujours en réunion quand on appelle », indique Michèle. Anne tourne une à une les pages d’un classeur, rempli de copies de lettres recommandées adressées à l’entreprise sociale pour l’habitat. Les accusés de réception de ces courriers sont bien là. Pas les réponses. 

« Et pendant ce temps, nous, on continue de nous prélever les charges de ménage », indique Chantal. Une quarantaine d’euros sont en effet prélevés par chaque foyer pour les frais d’entretien hebdomadaire des locaux. « Nous, on fait notre pas-de-porte, pour que ça soit plus agréable, soulignent les résidentes. Mais les escaliers, l’entrée, les boîtes aux lettres… c’est beaucoup trop pour nous. »

Des résidents qui nettoient eux-mêmes

Le pire reste le couloir desservant les caves. Dans les recoins, les déchets s’amoncellent, certains depuis longtemps. Parmi les sachets de chips, les rouleaux de papier toilettes vides et les feuilles, on distingue nettement des mégots, des cure-dents… et des cadavres de cafards. « Il y a plusieurs mois on a eu une opération de désinsectisation, note Chantal. C’est bien, y en avait besoin. Mais à quoi ça sert si après on laisse les insectes pourrir là ? »

Alors qu’à l’extérieur, les balcons colorés et fleuris donnent l’impression d’une résidence où il fait bon vivre, l’hygiène dans les parties communes ferait passer l’envie à quiconque de s’accrocher à la rampe. « On a l’impression qu’Alogea nous a abandonnés », déplore Michèle.

À quelques mètres de là, rue du Capcir, Anissa* fait le même constat. « Moi je peux vous parler du ménage, c’est mon métier. Quand on vient, qu’on passe la serpillière avec de l’eau déjà sale, on ne nettoie rien du tout ». Sur son palier, pourtant, les fenêtres des communs sont propres. Contrairement à quelques étages plus bas, la poussière ne s’amoncelle pas le long des marches, qui ne collent pas non plus. « C’est que le ménage, c’est ma voisine et moi qui le faisons ».

Un avoir pour rembourser les locataires

Contacté, Alogea reconnaît avoir rencontré « des difficultés » avec l’entreprise en charge de nettoyer les communs, dont elle refuse de communiquer le nom. D’après Françoise Preira, directrice de la gestion locative, la situation se serait dégradée « suite au départ de la précédente agente de cité ». « Notre responsable de secteur est en charge des réclamations de nos locataires. Son rôle est de veiller sur notre patrimoine, de contrôler que l’entretien des communs ou des espaces verts est bien réalisé. » 

Après le départ de la dernière employée à ce poste, Alogea aurait eu « énormément de mal à recruter » un nouvel agent. « Le nouveau venu a intégré la résidence il y a 15 jours, note Françoise Preira. Il va reprendre les contrôles ». Le sous-traitant devrait nettoyer les communs « dans le courant de la semaine prochaine ». 

Quant aux frais de ménages prélevés chaque mois, Alogea indique « s’être battu » pour réussir à obtenir un avoir, qui devrait être redistribué aux habitants « au moment de la régulation des charges », indique la directrice de la gestion locative.

Un sentiment d’insécurité

Lorsque nous avons tenté de discuter avec le concierge, celui-ci était absent. Sur la porte de son local, un panneau, demandant à faire preuve de respect et de courtoisie. « Il y a beaucoup d’incivilités, admet, à demi-mot, une personne vivant dans le quartier. Les gens passent d’un immeuble à l’autre en utilisant les couloirs des caves. C’est inquiétant. »

*le prénom a été modifié à la demande du témoin, par souci d’anonymat.

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