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Lézignan-Corbières : la gendarmerie agit pour la police de l’environnement

Dépôts de déchets sauvages, maltraitance animale… la gendarmerie est de plus en plus confrontée à des incivilités de ce genre. Illustration en début d’année avec l’identification de l’auteur d’un dépôt de pneus dans le lit du ruisseau de la Jourre, du côté de Fontcouverte. En collaboration avec les élus et les services de l’État, les militaires veillent.

Le décès de Jean-Mathieu Michel, maire de Signes, dans le Var, avait suscité émotion et indignation en août 2019. Car l’élu, on s’en souvient, avait été renversé par un maçon qui venait de déposer des gravats et autres déchets du bâtiment en pleine nature suscitant l’exaspération de l’édile. À la suite de ce drame, la gendarmerie, via l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), a pris la problématique à bras-le-corps et a mis en place un processus permettant d’organiser des patrouilles mais aussi d’identifier les auteurs d’infractions touchant au milieu naturel ou à l’atteinte aux animaux.

Sur le ressort de la communauté de brigades (COB) de Lézignan-Ginestas, plusieurs dossiers ont occupé et occupent toujours les militaires, saisis la plupart du temps par les élus du territoire. Ce que confirme le commandant de brigade, le lieutenant Jean-Baptiste Garcia : « Ces dépôts de déchets sauvages sont très souvent la source de tension envers les élus : notre rôle est de les accompagner en lien avec les partenaires institutionnels que sont la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) ou l’Office de la biodiversité (OFB) qui peuvent amener des orientations juridiques ».

Les auteurs de ces faits ne peuvent polluer en toute tranquillité

Plus concrètement, en ce début d’année 2024, les gendarmes ont été saisis pour un dépôt de déchets sauvages du côté de Fontcouverte. Plusieurs dizaines de pneus avaient, en effet, été déposées dans le lit du ruisseau de la Jourre, sous le pont de l’autoroute, au niveau du chemin de L’Horte. Avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer non seulement en termes de pollution des sols et donc des nappes phréatiques, mais également des inondations, avec la possible création d’embâcles en cas d’épisode cévenol. « Notre enquête (voisinage, vidéosurveillance…) nous a permis d’identifier l’auteur. Il s’agissait du salarié d’un garagiste du coin : son patron, via sa société, personne morale, a écopé d’une amende de 1 500 € et lui-même, personne physique de 900 €. L’enlèvement des pneus a également été ordonné ».

Vol de cuivre à Villedaigne

Des injonctions qui peuvent paraître dérisoires mais le lieutenant reste optimiste : « Cela montre la capacité que nous avons de travailler conjointement avec les élus dans un département où de nombreuses personnes vivent de la protection des sols. Il faut que les auteurs de ces faits comprennent qu’ils ne peuvent pas polluer en toute tranquillité. Nous avons actuellement un gendarme spécialisé dans ce genre d’enquête et un second a manifesté son désir de s’y former ».

Les gendarmes ont surpris en flagrant délit deux voleurs de cuivre.

D’autres dossiers de ce type sont actuellement en cours de traitement. Tout comme plusieurs cas de maltraitance animale découverts lors des deux opérations « Place nette » menées ces dernières semaines. « Nous avons également interpellé en flagrant délit deux personnes en train de voler le cuivre d’une bobine sur un chantier éolien du côté de Villedaigne », note encore Jean-Baptiste Garcia. Si le préjudice s’élève à plusieurs milliers d’euros, les gendarmes auront aussi évité que le plastique qui entoure les câbles ne soit brûlé en pleine nature et ne souille un peu plus les sols.

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