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Le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne a-t-il permis aux victimes d’obtenir des réponses ?

Après cinq semaines d’audience, le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne a connu son dénouement. Les sept accusés ont été condamnés à de la prison allant de 1 à 5 ans. Une peine qui pour de nombreuses parties civiles n’est pas à la hauteur de ce qu’elles attendaient. Et ce verdict pourrait rendre « ce processus de reconstruction » encore plus difficile pour certaines victimes.

« Qu’attendez-vous de ce procès ? » À chaque partie civile du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, le président de la cour a posé cette question. Souvent, elles ont répondu : « Des réponses. » Des réponses sur les faits de ce 23 mars 2018 quand le terroriste islamiste Radouane Lakdim change le cours de leur vie. 

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Toutes les victimes n’ont pas pu assister à l’ensemble du procès. L’une d’elles a pu le faire et s’est assise chaque jour sur ces bancs de bois clair. Si elle préfère garder l’anonymat, elle affirme que ces journées passées à écouter les débats lui ont permis d’obtenir des réponses. « J’ai pu voir la réalité des faits mais aussi comment s’est déroulée l’enquête. Je pense qu’en venant tous les jours, j’ai compris des choses sur le dossier », précise-t-elle. Elle a aussi été marquée les témoignages des autres victimes des attentats : « Je me suis identifiée dans ce qu’elles ont dit. Si le vécu est différent, on a subi cette violence. Il y a les mêmes symptômes et la même injustice. »

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On a pris encore plus de coups 

Certaines parties civiles ont assisté à la première semaine d’audience, d’autres à quelques jours avant de revenir pour les réquisitions jusqu’au verdict. Plusieurs salariés du Super U espéraient aussi obtenir des réponses. Mais c’est le contraire qui s’est produit : « On a pris encore plus de coups », déplore l’un d’eux. « Nous n’avons obtenu aucune réponse pour arriver à comprendre ce qu’il s’est passé. Pourtant, on pensait que le procès nous permettrait de mettre un point final à cette histoire », détaille cette autre victime. Et d’ajouter : « Finalement, je vais repartir avec une valise en plus. » 

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Ce qu’elles retiennent, c’est d’avoir pu s’exprimer à la barre, devant une cour attentive à chacun de leurs maux. « On a pu faire comprendre aux gens ce que l’on ressent aujourd’hui, six ans après les attentats. » Car ce qu’elles ont vécu, il est difficile d’en parler à ceux qui n’étaient pas là. 

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Point d’interrogation 

En l’absence d’un point final, il reste le point d’interrogation. Celui de l’après. « On ne sait pas comment cela va évoluer. Il n’y a pas de projets ni d’avenir », déplore une ancienne salariée du magasin. « Nous avons entendu qu’il y avait des réinsertions pour les accusés. Mais pour nous, il y a quoi ? Rien. Quand je vais rentrer, je vais être seule. Ça m’ajoute un poids. »

Un poids qui s’est accentué un peu plus en entendant le verdict, vendredi 23 février : « On est clairement dégoûté », résume une partie civile. « On a entendu six ans pour ça », rappelle une autre. 

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