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DOSSIER. Attentats de Carcassonne et de Trèbes le 23 mars 2018 : cinq semaines d’audience pour un procès hors normes avec sept accusés mais sans l’auteur des attaques

Du 22 janvier au 23 février 2024 se tient devant la cour d’assises spéciale de Paris le procès des attentats de Carcassonne et de Trèbes. Le 23 mars 2018 les attaques menées par le terroriste Radouane Lakdim ont causé la mort de quatre personnes : Jean Mazières, Christian Medvès, Hervé Sosna et le colonel Arnaud Beltrame. L’assaillant, lui, est décédé lors de l’assaut du GIGN dans Super U de Trèbes. Sept proches de Radouane Lakdim sont dans le box des accusés. Ils comparaissent pour « association de malfaiteurs terroriste » et délits connexes. 

Le procès des attentats de Carcassonne et de Trèbes se déroulera du 22 janvier au 23 février. Cet article sera mis à jour après chaque journée d’audience.

Jour 1. Ouverture du procès, un mois d’audience pour faire justice

Le procès des attentats de Carcassonne et de Trèbes a démarré ce lundi 22 janvier devant la cour d’assises spéciale de Paris. L’audience a débuté en l’absence d’un des accusés qui n’a pas répondu à sa convocation devant la justice.

Sept accusés, proches ou connaissances du terroriste Radouane Lakdim décédé lors de l’assaut mené par le GIGN, sont soupçonnés d’association de malfaiteurs terroriste ou de délits connexes. 

La diffusion de la bande audio des échanges entre le négociateur, Arnaud Beltrame et Radouane Lakdim jusqu’à l’assaut du GIGN.

Lors de cette première journée, le parcours de Radouane Lakdim le 23 mars 2018, jour des attaques, et sa radicalisation ont été abordés. 

Le procès s’est ouvert en présence notamment de Nicolle Beltrame, la mère du colonel Arnaud Beltrame, et de ses deux fils. Ils ont demandé que « justice soit rendue pour tous ».

Jour 2. Les techniques de recrutement de l’EI et les témoignages forts de trois gendarmes

En début de 2e journée, l’accusé absent lors de l’ouverture du procès a été interpellé chez lui à Saint-Etienne et amené devant la cour d’assises spéciale dans l’après-midi.

La 2e journée d’audience a été marquée, dans la matinée, par une plongée au cœur de la radicalisation. Un commissaire de la DGSI est venu retracer l’historique de l’État islamique, ses techniques de propagande, de recrutement. 

Puis, en fin de journée, trois gendarmes qui sont intervenus ce 23 mars 2018 au Super U de Trèbes ont témoigné de l’acte héroïque du colonel Arnaud Beltrame qui s’était substitué à une otage en échange de sa libération.

Jour 3. L’audio des 24 minutes du sacrifice d’Arnaud Beltrame

Un moment fort a marqué la 3e journée du procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne. La cour d’assises spéciale a diffusé la bande audio des échanges entre le négociateur, Arnaud Beltrame et Radouane Lakdim jusqu’à l’assaut du GIGN.

Dans la journée, un officier de police judiciaire de la sous direction antiterroriste est intervenu à la barre pour faire le bilan de la scène qui s’est déroulé au sein du Super U, au travers d’un exposé basé sur la vidéosurveillance, des photos, et des audios.

Jour 4. La parole aux experts

La quatrième journée du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne s’est attardée ce jeudi 25 janvier sur les rapports d’experts. Une étape essentielle pour les différentes parties en perspective des débats à venir. Expert en balistique, expert en résidus de tirs, expert en incendie et explosifs, expert en dactyloscopie, expert en génétique, rapporteur d’autopsies et d’examen médicaux sont passés à la barre (la majorité est intervenue en visioconférence). 

Parmi les experts qui ont témoigné ce jeudi, le professeur Baccino, médecin légiste, a détaillé les autopsies de chaque victime dont celle du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame. Il a également évoqué de cas de l’un des agents de la CRS 53, grièvement blessé par un coup de feu, avenue Général-Leclerc, à Carcassonne, estimant que ce dernier avait eu beaucoup de chance.

Jour 5. Le douloureux récit des victimes

Cinquième jour d’audience du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, ce vendredi 26 janvier 2024. Les victimes et leurs familles se sont succédé à la barre pour raconter l’attentat et leur vie depuis, qui continue tant bien que mal.

Renato Silva, grièvement blessé par Radouane Lakdim sur le parking des Aigles de la cité et la femme de Jean Mazières, assassiné d’une balle dans la tête sur ce même site, ont été les premières parties civiles à témoigner. Le CRS blessé par balle par le terroriste, et un de ses collègues, ont également livré leurs témoignages.

Puis, Julie, l’otage remplacée par le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame dans le Super U de Trèbes, s’est avancée à la barre. À la cour, elle raconte son huis clos jusqu’à l’échange avec le militaire. Elle évoque aussi sa reconstruction progressive.

Jour 6. Les proches des victimes ont pris la parole 

La journée de ce lundi 29 janvier a été entièrement consacrée à l’audition des victimes et des parties civiles. Des témoignages bouleversants. 

Plusieurs ex-employés du Super U sont venus déposer leur souffrance ce lundi à la barre de la cour d’assises spéciale. « Ma vie d’avant je l’ai perdue », a-t-on entendu à l’unisson. 

Nathalie, Julie et Florine Medves ont évoqué le souvenir de leur mari et père, Christian Medves, boucher du Super U, mort de la main de Radouane Lakdim le 23 mars 2018, et ont partagé la douleur de son absence.

La famille d’Hervé Sosna, client du supermarché, était également présente à la barre. Sa nièce a dressé le portrait d’un homme était discret, gentil. Il aimait les balades dans la nature, les animaux : « À chaque fois qu’il allait se promener, il ramenait des petites pierres, des petits fossiles. Il était un passionné de littérature, surtout Victor Hugo, son préféré. Il écrivait lui aussi des textes, des poèmes », a-t-elle déclaré. 

Jour 7. Une nouvelle phase du procès débute avec l’examen de la personnalité de Radouane Lakdim 

Mardi 30 janvier, le procès est passé dans une autre phase à l’issue d’une audience marathon qui s’est terminée à 21 heures. Après deux journées, vendredi 26 janvier et lundi 29 janvier, consacrées aux témoignages poignants des parties civiles, la cour d’assises spéciale de Paris s’est engagée sur un autre versant. Celui qui mène aux sept accusés avec l’entrée en scène des avocats des accusés.

L’un des enquêteurs de la sous-direction antiterroriste a détaillé le quotidien de Radouane Lakdim. Pendant des années, avant son passage à l’acte, il naviguait entre trafics de stupéfiants et radicalisation, a expliqué l’enquêteur. Le contenu du carnet de Radouane Lakdim retrouvé durant les perquisitions à son domicile, dans lequel il prête allégeance à l’Etat islamique, a été dévoilé.

La journée de mardi s’est clôturée avec les auditions des membres de la famille de Radouane Lakdim. Si la cour d’assises spéciale attendait des explications, ou du moins des éclaircissements, elle s’est heurtée à l’amnésie des deux femmes.

Jour 8. Radouane Lakdim par ceux qui l’ont côtoyé

Au huitième jour du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne, ce mercredi 31 janvier, la cour d’assises spéciale a vu défiler à la barre amies féminines et l’entourage masculin de Radouane Lakdim.

Trois anciennes petites amies de Radouane Lakdim sont venues témoigner dont Marine qui a vu le comportement de Lakdim changer.

Alors le procès se déroule à Paris, presque six ans après le drame, nous sommes allés à la rencontre des habitants de la cité Ozanam. Le quartier où a vécu le terroriste Radouane Ladkim. 

Cette journée d’audience a été marquée par l’absence de l’une des sœurs de Radouane Lakdim, qui devait être auditionnée. Une absence mal perçue par les conseils des parties civiles. Avocat de la famille d’Hervé Sosna tué par le terroriste dans le Super U de Trèbes, Me Laredj, a vécu cela comme « une claque » envers les victimes.

Jour 9. Un marathon judiciaire où chaque mot compte

Au neuvième jour du procès, ce jeudi 1er février, la cour d’assises spéciale a longuement entendu et questionné un témoin qui dit avoir été une source de la Direction générale de la sécurité intérieure. Ce témoin anonyme appelé « X », se disant informateur de la DGSI a essayé de mettre des mots sur les informations qu’il avait eues sur Radouane Lakdim avant son attentat terroriste. Ses propos n’ont pas convaincu la cour.

Samir Manaa, un des coaccusés de ce procès, a pris la parole pour la première fois. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste. « Je tenais à le dire car je n’en avais pas encore l’occasion. C’est compliqué d’être impliqué dans une affaire de terrorisme que je condamne totalement », a-t-il déclaré devant la cour. 

Jour 10. Les frères Manaa et leurs liens avec le terroriste au cœur des débats

Les frères accusés Samir et Sofiane Manaa ont été au cœur de ces deux derniers jours d’audience. Ce vendredi 2 février était consacré à l’enquête menée par la sous-direction antiterroriste mais aussi par les témoignages de la mère et du frère des deux accusés. 

Lors de cette 10e journée d’audience, les investigations autour de Samir Manaa, accusé d’association de malfaiteurs terroriste pour avoir accompagné Radouane Lakdim acheter le couteau qui servira à blesser mortellement le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, ont été détaillées.

L’audience reprend lundi 5 février à partir de 9h30.

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