La situation délicate des relations entre le Maroc et la France semble loin de s’améliorer. Selon un ancien ministre français ayant des liens avec le Royaume, cité par Maghreb Intelligence, à l’Élysée, on est bien conscient des dégâts que le président français Emmanuel Macron a causés aux relations franco-marocaines, « mais ils refusent obstinément de reconnaître la réalité ».
En ce qui concerne le Maroc et le Palais Royal en particulier, les relations avec Macron sont désormais « mises de côté » de manière définitive. « Les analystes français, qui semblent avoir découvert cette réalité lors du séisme d’Al Haouz, ne comprennent rien au Maroc de Mohamed VI », a déclaré un haut responsable marocain au portail.
D’autre part, selon un ancien ambassadeur français à Rabat, le roi marocain – qui a une affection particulière pour la France et sa culture et entretient de nombreuses relations amicales dans le pays – « ne veut plus rien avoir à faire avec le président de l’Élysée ». « Sa Majesté n’apprécie rien de ce qui concerne la position, le comportement et les déclarations d’Emmanuel Macron », a déclaré le diplomate à Maghreb Intelligence.
Les déclarations de l’ancien ambassadeur font notamment référence au rapprochement diplomatique entre la France et l’Algérie, ainsi qu’au rejet français des demandes marocaines concernant le Sahara occidental, une question sur laquelle Paris a adopté une position différente de celle d’autres pays comme les États-Unis et l’Espagne. Les médias rappellent également les attaques françaises contre le Royaume, y compris de la part des institutions européennes.
Cette crise couve depuis deux ans, lorsque Macron a appelé le roi Mohammed VI pour demander des explications sur l’affaire Pegasus. À l’époque, le monarque marocain lui a donné sa « parole de roi » que le Maroc était innocent. « La réponse d’Emmanuel Macron était plutôt arrogante et indigne d’un chef d’État. Mohammed VI, en colère, a raccroché et depuis, il refuse de le rencontrer ou de lui téléphoner », affirment des sources proches des médias.
Quant à la situation actuelle, un expert des relations franco-marocaines affirme que Macron « n’utilisera pas le séisme comme excuse pour renouer avec le Roi », tandis que le Maroc « attendra simplement qu’il quitte la présidence française ».
La couverture française du séisme suscite la critique au Maroc
Dans ce sens, le séisme semble avoir encore plus éloigné les deux pays autrefois alliés. Un article d’opinion de Jérôme Galveli dans Maghreb Intelligence, intitulé « l’abjecte condescendance d’Emmanuel Macron et de ses médias a profondément blessé la fierté du peuple marocain et de son Roi », met en avant le rejet marocain de la couverture médiatique française du séisme.
« Une fois de plus, la classe médiatique française, avec ses ‘analystes éclairés’ et certains chefs d’ONG suffisants, a pensé qu’il était bon de se pavaner à la télévision et à la radio, débitant des absurdités, des clichés et des lieux communs à leurs téléspectateurs et auditeurs toute la journée, au grand dam des esprits les plus obtus du colonialisme », dénonce Galveli.
L’article souligne également la « condescendance » des médias et des analystes français, ainsi que « leurs préjugés infondés sur la gestion des autorités marocaines de la catastrophe ».
« Ils se sont également concentrés sur la fourniture d’aide internationale au Maroc, demandant aux autorités marocaines d’ouvrir grand le pays ‘à l’aide française’ et expliquant le prétendu ‘rejet’ marocain de la question du Sahara, du rapprochement franco-algérien ou de l’affaire Pegasus. »
Maghreb Intelligence rappelle que, dès les premiers moments du séisme, des dizaines d’associations françaises et de bénévoles venant de villes et de régions françaises se sont rendus sur place ou ont fourni de l’aide sans entrave.
« Les médias français ont également omis de signaler que leurs équipes travaillaient en toute sécurité et liberté dans la zone sinistrée, rapportant la réalité sur le terrain sans entrave ni censure », ajoute-t-il.
Ce climat de tensions persistantes entre le Maroc et la France souligne la nécessité d’un dialogue constructif pour rétablir des relations plus harmonieuses entre ces deux nations autrefois proches.
