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Carcassonne : l’ex-conseillère financière abusait d’une cliente âgée en détournant des fonds

Ce mercredi 7 février, une ex-conseillère financière de la Caisse d’Epargne d’une agence carcassonnaise a comparu devant le tribunal pour avoir abusé de la confiance d’une cliente vulnérable… Reconnue coupable, elle a été condamnée à 8 mois de prison avec sursis.

Après un jugement déjà reporté l’an passé, c’est ce mercredi matin que Camille a finalement comparu devant le tribunal correctionnel de Carcassonne. Native de Castelnaudary, cette ancienne conseillère financière d’une agence carcassonnaise de la Caisse d’Epargne, âgée de 28 ans, était en effet poursuivie pour « abus de confiance », « abus frauduleux de la faiblesse d’une personne vulnérable pour la conduire à un acte préjudiciable », ainsi que pour « faux avec une altération frauduleuse de la vérité dans un écrit ». La prévention des faits reprochés court du 1er décembre 2019 au 3 novembre 2020, à Carcassonne. Outre la Caisse d’Epargne de l’agence Pelletan, la victime de cette affaire n’est autre que la propriétaire de la grotte de Cabrespine, âgée de 79 ans, qui fait depuis l’objet d’une mesure de protection… Le préjudice est estimé à près de 20 000€.

En novembre 2020, c’est une salariée de la banque qui a fini par donner l’alerte en constatant des mouvements anormaux sur le compte de la septuagénaire, qui avait affaire à Camille. Avec des opérations curieuses, où elle signait notamment des bordereaux de retrait à la place de cette cliente vulnérable… En n’oubliant pas de se servir. Des sommes importantes ont ainsi été détournées par la conseillère financière. Elle dit aussi avoir bénéficié de petits cadeaux, avec notamment un stylo Yves Saint-Laurent, ou encore un autre de la marque Cartier. Lors de la perquisition du domicile de la prévenue, ces deux stylos ont été retrouvés, comme une enveloppe de 3 300 € qu’elle avait dans un coffre à la banque. Devant le tribunal, la prévenue a reconnu les faits, en partie : « Au début, cette dame n’était pas confuse. Je l’aidais même dans des démarches qui étaient autres que bancaires. » Et puis, il y a eu ce jour où la vieille dame a laissé une enveloppe d’argent liquide sur le bureau de la conseillère : « Je me suis laissée emporter. Même les stylos, je n’aurais pas dû les accepter ». Depuis, Camille a été licenciée. Elle est désormais clerc de notaire.

Tout le monde le savait à l’agence, mais que personne n’a rien fait.

Aux intérêts de la septuagénaire, Me Olivier Revah (barreau de Draguignan) est revenu sur les actes de cette procédure « qui révèlent une dimension de la fraude largement supérieure, avec un système organisé autour de la prévenue… » Et de s’interroger sur ces « deux virements de ma cliente d’un montant de 6 000 €, au profit d’une certaine Camille… » Un renvoi sur intérêts civils a ensuite été sollicité, tout comme la désignation d’un expert pour établir le préjudice de la septuagénaire. Pour la Caisse d’Epargne, Me Anne-Claire Hardy (barreau de Montpellier) a expliqué que la banque n’avait jamais facilité ces agissements : « Dans ce dossier, la Caisse d’Epargne n’est pas une victime économique mais morale, avec un préjudice d’atteinte à son image ». La somme de 5 000 € a été réclamée. Au ministère public, le substitut du procureur a estimé que la septuagénaire n’était « pas en capacité de prendre des décisions dans le cadre d’un placement, compte tenu de son état de vulnérabilité. L’ensemble des faits est caractérisé ! » La peine de quatre mois de prison avec sursis a ainsi été requise à l’encontre de la prévenue, au regard de son absence d’antécédent judiciaire.

À la défense, Me Emilie Boyer (barreau de Carcassonne), a parlé d' »une erreur de parcours » de sa cliente, en arguant que « tout le monde le savait à l’agence, mais que personne n’a rien fait. Dans ce système de tolérance, je suis étonné que ma cliente soit la seule à être poursuivie. Ma cliente aurait dû dire non, refuser et dénoncer cette situation bien avant ! » À l’issue de son délibéré, le tribunal a relaxé Camille de l’abus de confiance vis-à-vis de la banque, mais l’a condamnée à huit mois de prison avec sursis pour le surplus.

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