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Carcassonne : cinq ans de prison pour la tentative de braquage du Crédit Agricole de la place Carnot

Ce mercredi 10 janvier, un Aindinois de 51 ans a été jugé (en son absence) devant le tribunal correctionnel, pour répondre du braquage avorté du Crédit Agricole de la place Carnot à Carcassonne, le 21 juin 2017. La question de la responsabilité pénale du prévenu a été discutée.

Braqueur dans les gènes ou braqueur sans gêne. En 2005, c’est à dix ans d’emprisonnement qu’il avait été condamné par la cour d’assises de l’Ain pour un premier braquage. Le 26 juin 2017, c’est ensuite à sept ans de prison que le tribunal de Castres (Tarn) l’avait condamné en comparution immédiate, après le braquage d’un Mac Donald… Sorti de détention au cours de l’année 2023, après avoir purgé cette deuxième et dernière condamnation inscrite à son casier judiciaire, c’est cette fois-ci ce mercredi 10 janvier qu’Hocine, un Aindinois de 51 ans, a de nouveau fait parler de lui devant le tribunal correctionnel de Carcassonne, où il a été jugé (en son absence mais représenté par une avocate, Ndlr) pour la « tentative de braquage » du Crédit Agricole de la place Carnot, aujourd’hui correctionnalisée en « tentative de vol aggravé par deux circonstances ». Pour la petite histoire, cette affaire aurait initialement dû être jugée le 11 juin 2019, mais c’était sans compter sur de nombreux renvois liés à des demandes d’expertises psychiatriques…

Il n’est pas accessible à une sanction pénale !

Les faits remontent au 21 juin 2017 à Carcassonne. Ce jour de fête de la musique, on se souvient que le prévenu avait fait irruption dans l’agence bancaire de la place Carnot vers 10h30, à visage découvert et muni d’une arme de poing. Il s’était tout d’abord dirigé calmement vers le guichet de l’accueil, où il avait menacé une employée en réclamant de l’argent, avant qu’on lui réponde qu’il n’y en avait pas. Puis il s’était dirigé vers un bureau annexe, où il avait fait la même demande en pointant son arme factice. En vain. C’est finalement en entendant la voix du directeur à l’étage, qui demandait ce qu’il se passait en bas, qu’Hocine était reparti à pied comme il était venu. Il prendra alors un train qui le mènera jusqu’à Castres, où il va braquer le Mac Donald le lendemain. Dans le dossier carcassonnais qui nous préoccupe, il apparaît que le prévenu a tout d’abord contesté les faits, avant de les reconnaître dans le cadre d’une expertise psychiatrique qui fait débat. Ce mercredi matin, la difficulté du tribunal a ainsi résidé sur le fait qu’il y ait deux expertises psychiatriques dans cette affaire, dont la dernière conclut à l’abolition du discernement du prévenu lors de la commission des faits.

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Toujours selon ce rapport, Hocine a déclaré « avoir entendu des voix qui lui auraient demandé de faire ces braquages ». L’homme, qui présente « une psychose caractérisée », n’exprime aucune émotion. Aux intérêts du Crédit Agricole et de quatre de ses employées, Me Antoine Benet (Barreau de Narbonne) a parlé d’un prévenu « capable de simulation. Il savait ce qu’il faisait ! » La somme de 10 000€ a notamment été demandée pour chacune des quatre employées. Au ministère public, la substitute du procureur Agathe Charriau a rappelé que le prévenu avait déjà été « condamné à deux reprises pour des faits similaires », avant de requérir la peine de quatre ans de prison. À la défense, Me Charlotte Deloffre a plaidé la relaxe « compte tenu de l’abolition du discernement de mon client qui a été retenue dans la seconde expertise psychiatrique. Depuis 2003, il a été hospitalisé à plusieurs reprises pour des soins psychiatriques. Il n’est pas accessible à une sanction pénale ! » Le tribunal en a décidé autrement, en condamnant Hocine à cinq ans de prison. Une confusion de peine a malgré tout été ordonnée avec celle qui avait été prononcée par le tribunal de Castres, le 26 juin 2017.

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