Rien n’est encore officiel et le projet est toujours à l’étude. Cependant, au nom de la sécurité, WhatsApp pourrait être contraint de réduire son chiffrement de bout en bout ou de quitter l’Europe.
Longtemps critiqué pour le manque de confidentialité des messages, WhatsApp a récemment pris des mesures importantes. L’application de messagerie instantanée a ainsi mis en place le chiffrement de bout en bout, qui est devenu son argument principal face aux critiques de la concurrence. Cependant, cette mesure de sécurité ne plaît plus vraiment à certains pays de l’Union européenne. Selon un récent document publié en ligne, quelques États souhaitent contraindre WhatsApp et d’autres applications de messagerie instantanée. Mais pourquoi ?
Dans la lutte contre la pédopornographie Le 12 avril 2023, le Conseil de l’Union européenne a publié un document d’environ 70 pages sur la lutte contre la diffusion de contenus pédopornographiques. Ce rapport dresse un état des lieux des obstacles rencontrés et des perspectives d’avenir. Parmi les difficultés rencontrées dans cette lutte, le chiffrement de bout en bout mis en place par de nombreuses applications de messagerie instantanée, notamment WhatsApp, est mentionné.
Si vous n’êtes pas familier avec ce concept, Meta explique que « le chiffrement de bout en bout garantit que vous et la personne avec qui vous communiquez êtes les seuls à pouvoir lire ou écouter ce qui est envoyé, sans intermédiaires, y compris WhatsApp ».
Selon le document transmis par le Conseil de l’UE, cette mesure de sécurité facilite la diffusion de contenus pédopornographiques et soulève de nombreuses préoccupations de la part des États membres de l’UE.
Plusieurs pays soutiennent le déchiffrement ou un minimum de contrôle Outre WhatsApp, le chiffrement de bout en bout est également utilisé par d’autres applications telles que Signal, iMessage, Facebook Messenger, Telegram, etc. Cela signifie qu’aucun tiers ne peut accéder à vos messages, à moins d’avoir accès à votre téléphone. Par conséquent, les autorités ne peuvent plus accéder aux conversations des suspects impliqués dans la diffusion de contenus pédopornographiques. Face à cela, l’Espagne estime que la meilleure solution serait d’interdire purement et simplement le chiffrement de bout en bout : « Il serait souhaitable d’empêcher par voie législative les fournisseurs de services de mettre en œuvre le chiffrement de bout en bout. »
Bien que certains pays n’aient pas été aussi catégoriques, près de 15 pays européens souhaitent que les services de messagerie instantanée assouplissent leurs normes de sécurité afin d’introduire un certain niveau de contrôle.
Le Royaume-Uni avait déjà cet objectif. Dans le cadre de la loi sur la sécurité en ligne, le pays voulait contraindre WhatsApp à affaiblir son niveau de sécurité. La réaction de Meta n’a pas tardé : WhatsApp est prêt à quitter le pays si une telle mesure devait être mise en place.
Jusqu’à présent, la France ne s’est pas prononcée, tandis que l’Italie n’est pas favorable à l’affaiblissement du chiffrement de bout en bout.
