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Violences policières : « Les policiers ne doivent pas être les seules personnes en France pour qui la présomption d’innocence n’existe pas », prévient Gérald Darmanin

Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé pour la première fois ce jeudi, depuis le commissariat du XIXe arrondissement de Paris, sur le profond mouvement de grogne qui traverse la police.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin reçoit les syndicats de policiers ce jeudi à 20 heures dans un contexte particulièrement tendu depuis le placement en détention provisoire d’un policier de la BAC de Marseille. Il s’est exprimé devant les médias juste avant. Son intervention était très attendue parce qu’il ne s’est pas encore exprimé sur le sujet. 

 

Gérald Darmanin a pris la parole juste avant sa rencontre avec les policiers. Il s’est rendu en fin de journée au commissariat du XIXe arrondissement de Paris en compagnie de Laurent Nunez, le préfet de police.

Le ministre a apporté son soutien « plein et entier » aux policiers dans le contexte des violences urbaines et des émeutes qui ont eu lieu après le décès de Nahel mais il a refusé de commenter les enquêtes en cours. « Les policiers ne réclament pas l’impunité, mais le respect », a assuré Gérald Darmanin, qui dénonce des « procès médiatiques » dont seraient victimes les policiers. Il a expliqué comprendre la grogne des policiers qui « ont besoin d’avoir le soutien de leur ministre. »

« Les policiers ne doivent pas être les seules personnes en France pour qui la présomption d’innocence n’existe pas » et qui serait remplacée par une « présomption de culpabilité », déclare Gérald Darmanin.

Il n’a pas commenté l’affaire qui secoue la police suite au placement en détention provisoire du policier de la BAC de Marseille soupçonné d’être l’auteur d’un tir de LBD. Il n’a pas plus eu de mot de soutien pour Hedi, la victime. « Quand l’un d’entre eux commet une faute, il doit être sanctionné », rappelle Gérald Darmanin, pour qui les policiers ne doivent être ni « au-dessus » ni « en dessous des lois ». Le ministre affirme que « moins de 5% » des policiers sont en arrêt maladie ou ont refusé d’aller au travail. « Cette fatigue et cette tristesse ne doivent pas faire oublier le sens de la mission » des policiers, insiste-t-il.

 

Par solidarité pour leurs collègues mis en cause, à l’appel du syndicat Unité-SGP Police FO, de nombreux policiers se sont mis en arrêt maladie à Marseille et le mouvement s’est étendu à d’autres villes, notamment à Nice, Grenoble et dans la région parisienne. 

Ce jeudi, le témoignage de la victime, Hedi, a renforcé le malaise. Le jeune homme assure avoir été pris à partie par les policiers d’une patrouille de la BAC dans la nuit de 1er au 2 juillet. Il a reçu un tir de LBD et a été roué de coups, en marge des émeutes liées au décès du jeune Nahel. Il doit la vie à un épicier du quartier qui l’a conduit de lui-même à l’hôpital de la Timone, les secours étant submergés ce soir-là. Une partie de son crâne a dû être retirée pour pouvoir le sauver.

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