Dans une annonce sensationnelle, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dévoilé dimanche le lancement d’un projet ambitieux : la construction d’un train à grande vitesse reliant Israël du nord au sud, avec des perspectives étonnantes de connexion avec l’Arabie Saoudite.
Lors d’une session gouvernementale historique, où le plan a été officiellement approuvé, Netanyahu s’est exprimé avec enthousiasme : « Aujourd’hui, nous donnons le coup d’envoi du projet « Israël Uni », un train rapide qui reliera toutes les régions du pays, de Kiryat Shmona, dans le nord, à Eilat, dans le sud. »
Ce projet ferroviaire novateur est également étroitement lié à un éventuel accord de normalisation des relations avec l’Arabie Saoudite, discussions auxquelles les États-Unis participent activement avec Riyad.
Netanyahu a déclaré : « Dans un avenir proche, nous pourrons transporter des marchandises et des cargaisons depuis Eilat jusqu’à nos ports en Méditerranée, et nous pourrons également établir une liaison ferroviaire entre Israël et l’Arabie Saoudite, ainsi qu’avec la péninsule arabique. Nous travaillons d’arrache-pied pour concrétiser ce projet ambitieux. »
Doté d’un budget colossal de 100 milliards de shekels (environ 27 milliards de dollars), ce projet promet des retombées révolutionnaires tant au niveau local qu’environnemental.
De son côté, le président américain Joe Biden a exprimé son optimisme vendredi quant à la perspective d’un accord de normalisation des relations entre l’Arabie Saoudite et Israël.
Lors d’une collecte de fonds pour sa campagne électorale dans le Maine, Biden a laissé entendre qu’un accord avec l’Arabie Saoudite pourrait être en vue, sans toutefois donner de détails précis.
Depuis un certain temps, Washington multiplie les contacts avec l’Arabie Saoudite en vue de parvenir à un accord de normalisation des relations, qui inclurait la réalisation des demandes de Riyad concernant un traité de défense et un programme nucléaire civil.
Toutefois, le président américain a tenu à souligner : « Beaucoup de discussions restent à mener, et nous sommes encore loin d’un tel accord », tout en précisant que les Saoudiens ne manifestaient pas d’opposition majeure envers Israël.
Les défis à relever résident notamment dans l’opposition farouche d’Israël à l’idée d’un programme nucléaire saoudien, car l’État hébreu souhaite conserver son avantage stratégique dans la région.
Pour faciliter les négociations, Biden a dépêché son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, en Arabie Saoudite pour rencontrer le prince héritier Mohammed bin Salman et d’autres hauts responsables du royaume. Ils discuteront notamment des « initiatives visant à élaborer une vision commune pour un Moyen-Orient plus pacifique », selon le Département d’État américain.
Selon des sources américaines citées par Axios, l’objectif principal de cette visite est de promouvoir la normalisation des relations entre le royaume et Israël, à l’image des « Accords d’Abraham » signés entre Israël et quatre pays arabes – les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan – en 2020.
Le 5 juin, la veille de son voyage en Arabie Saoudite pour participer à une réunion de la coalition internationale contre l’État islamique, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a qualifié l’accord de normalisation entre Riyad et Tel Aviv de « véritable intérêt pour la sécurité nationale » des États-Unis.
Le ministre des Affaires étrangères américain s’est engagé à tout mettre en œuvre pour concrétiser cette normalisation, mais il a aussi souligné que cela ne serait pas une tâche aisée et qu’il ne nourrissait pas d’illusions quant à sa réalisation à court terme.