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Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : trafic de stupéfiant et terrorisme, les liaisons dangereuses ?

Le lien entre trafics, de stupéfiants notamment, et terrorisme, est régulièrement avancée lors du procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne. Une thèse tout aussi régulièrement balayée par les avocats de la défense.

Il se livrait au trafic de stupéfiants, donc il avait les moyens de mener à bien ses projets terroristes. C’est en résumé, la thèse qui revient régulièrement lors du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne commis le 23 mars 2018, concernant Radouane Lakdim.

Car tous, ou presque, au moment des attentats, seraient impliqués dans divers trafics : Reda El Yaakoubi est décrit comme le « boss » d’Ozanam, qui tient la cité et son trafic de stupéfiants (il n’a jamais été condamné pour ces faits), au point que Samir Manaa n’aurait pas osé venir dans le quartier pour y faire ses affaires, se contentant de « dépanner des copains et des copines ». Ahmed Arfaoui serait quant à lui le patron de Flemming, où il gère la vente de tabac de contrebande. Radouane Lakdim lui-même aurait dealé à Ozanam, jusqu’à environ un an avant les attentats.

Des armes omniprésentes dans le dossier et dans le quartier

Le pendant, c’est l’omniprésence des armes dans le dossier, comme dans le quartier. Sabres, couteaux, fusil à pompe, fusil à canon scié, revolver, pistolet… se retrouvent dans les auditions des uns et des autres, sous le lit de Radouane, selon les déclarations de sa petite amie Marine Pequignot en garde à vue, et sous le matelas d’un protagoniste du dossier lors d’une perquisition. Il y a aussi les armes retrouvées chez Sofiane Manaa, cachées par son frère Samir, à la demande, selon lui, de Reda El Yaakoubi.

En 2015 déjà, des armes sont retrouvées dans un local technique situé juste en face de l’appartement de la famille El Yaakoubi. Les empreintes de Reda sont retrouvées dessus. Il expliquera qu’il est tombé dessus en rangeant un tapis, et l’affaire est classée sans suite, mais est tout de même jointe au dossier. Sofiane Manaa, soupçonné de détention d’armes, qui s’est exprimé ce lundi l’a résumé ainsi : « S’il y a des stupéfiants, il y a des armes, pour dissuader ».

Lier les deux, terrorisme et stupéfiants, serait catastrophique pour les avocats de la défense qui tentent tous de faire tomber l’association de malfaiteurs terroriste. La thèse est donc réfutée immanquablement, lors de leurs tours de questions, et par les accusés eux-mêmes, notamment Sofiane Manaa : « Dans ce procès, on fait une confusion avec le trafic et le terrorisme, et je pense que ça n’a rien à voir ».

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