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Procès des attentats de Trèbes et Carcassonne : entre trafic de stupéfiants et radicalisation violente, le complexe quotidien du terroriste Radouane Lakdim

L’un des enquêteurs de la SDAT (la sous-direction antiterroriste) a détaillé le quotidien du terroriste Radouane Lakdim ayant perpétré les attentats de Trèbes et Carcassonne le 23 mars 2018. « Un environnement complexe » comme il le rappelle en visioconférence, ce mardi 30 janvier, en ce septième jour d’audience du procès. 

Un environnement complexe ou une volonté de se mélanger aux personnes qui l’entourent ? Le quotidien oisif de Radouane Lakdim laisse planer encore beaucoup de mystères : « Il a été difficile à appréhender », souligne en visioconférence un officier de la sous-direction antiterroriste (la SDAT). L’auteur des attentats de Trèbes et Carcassonne, perpétrés le 23 mars 2018, a grandi dans le quartier d’Ozanam, à Carcassonne. Pendant des années, avant son passage à l’acte, il naviguait entre trafics de stupéfiants et radicalisation.

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L’enquêteur de la SDAT précise : « Il fréquentait autant des personnes faisant partie d’un trafic de stupéfiants que des gens radicalisés. » Dans ses relations avec les femmes, la situation serait similaire : « Radouane Lakdim avait rencontré des personnes à la radicalisation violente d’autres qui n’étaient pas croyantes », détaille l’officier. Une interrogation supplémentaire.

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Moment de bascule 

Entre 2011 et 2014, l’auteur des attentats est condamné à deux reprises par le tribunal de Carcassonne. La seconde fois notamment pour usage de stupéfiants. L’enquêteur de la SDAT en est sûr, le moment de bascule survient durant cette période, précisément en 2013 : « Radouane Lakdim commence à se radicaliser violemment. L’année suivante, il fait l’objet d’une fiche S auprès de la DGSI. » Ses fréquentations mais aussi son physique évoluent. Il porte une barbe fournie et échange régulièrement avec d’autres personnes radicalisées. L’un de ses proches, fortement ancré dans « l’islam dur » et faisant l’apologie du terrorisme, s’était entraîné avec lui pour rejoindre la Syrie, en 2015. « Radouane Lakdim avait dit que s’il n’arrivait pas à rejoindre le Moyen-Orient, il s’en prendrait à des militaires. » 

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Le 23 mars 2018, jour des attentats, les différents témoins interrogés par les forces de l’ordre n’étaient pas surpris par son geste. « Tout le monde savait qu’il était radicalisé. » Hormis sa famille qui n’aurait pas été au courant : « Au sein de sa famille, il n’aurait jamais contraint à faire la prière, ni obliger quoique ce soit », précise l’enquêteur. En parallèle, Radouane Lakdim aurait poursuivi son trafic de stupéfiants. Selon l’officier de la SDAT, au moins jusqu’en 2017 voire début 2018. Un autre aspect qui aurait pu brouiller les pistes.  

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