Faits divers - Monde

Narbonne : des peines de prison et une obligation de soins pour les auteurs de vols dans des voitures en décembre

Si une cinquantaine de voitures a été visitée à la fin de l’année dernière, le duo n’a reconnu qu’une dizaine de vols. Elle est sortie libre. Lui reste en prison.

Entre le 16 décembre dernier et ce début d’année, une cinquantaine de voitures a été visitée à Narbonne. Déflecteurs arrières arrachés, vitres brisées, cadeaux volés… Un couple, dit « marginal », avait été interpellé le 2 janvier. Placés en garde à vue, ils ont été déférés jeudi 4 et présentés devant le tribunal de Narbonne ce lundi 8 janvier.

Face à la présidente Clémence Caron, l’homme de 39 ans et la femme de 22 ans doivent répondre, notamment, de 14 vols aggravés, d’une tentative et d’une escroquerie. La magistrate énumère ce qui aurait disparu des véhicules : une clé USB, des autoradios, des couverts de table, 120 € et 40 € en liquide, un chapelet, une trottinette, un hoverboard, une tablette, des bouteilles de champagne, des bouteilles de vin blanc, une bouteille d’armagnac, des colis gourmands, des bouteilles de rouge de Bourgogne, un cendrier, un câble de téléphone, un appareil photo, des vêtements, des chaussures, des lunettes de soleil souvent des Ray-Ban, des cartes bancaires, une vingtaine de chèques, etc. D’autres automobiles ont été visitées. Comme il n’y avait rien à l’intérieur, elles ont seulement été cassées, à l’instar de celles de la protection judiciaire de la jeunesse.

Quelques faits reconnus

Tous ces vols à la roulotte ont touché une Dacia Sandero, une Audi Q3, une Fiat 500, une Peugeot 5008, une Mini Austin… Des modèles importants puisque le couple, surtout lui qui a travaillé dans une concession automobile, se rappelle plus des bagnoles que ce qu’elles renfermaient. Les cartes bleues, elles, ont été utilisées : 40 € en ligne « pour acheter des produits d’hygiène » qu’elle a « donnés à une amie » ou 7,15 € à une boulangerie « pour manger ». Ils reconnaissent quelques faits, surtout quelques modèles. D’autres non, et encore moins les rues. D’ailleurs, la femme, née à Perpignan, a même accompagné la police dans le centre-ville de Narbonne pour reconnaître les secteurs où ils avaient tous deux sévi, elle au guet, lui à la besogne avec son tournevis cruciforme. Enfin, quand elle était là, puisqu’elle affirme avoir passé deux nuits chez une amie.

Tous les deux se sont rencontrés à Narbonne il y a quelques mois. Leur passion commune pour l’alcool et la cocaïne les ont sûrement rapprochés. La Perpignanaise de 22 ans vit ici depuis qu’elle s’est séparée de son ancien conjoint « violent », selon elle. Elle a quitté la Martinique avec ses deux enfants pour rejoindre ses parents et sa sœur. Mais, depuis son retour dans l’Hexagone, « je me sentais seule, je suis tombée dans la dépression et j’ai fait de mauvaises rencontres. Je consomme depuis des années de la cocaïne, peu avant et tous les jours depuis que je suis ici, mais je ne suis pas une voleuse ». Son casier judiciaire est vierge. Elle a un bac service à la personne, un diplôme d’animatrice et exercé comme agent de sécurité ou fait des saisons dans les Pyrénées-Orientales. « Ça a été compliqué de trouver un logement avec des enfants jeunes. Je ne pouvais pas rester chez ma mère éternellement. Et puis, une personne de mon entourage a appelé les services sociaux qui m’ont enlevé la garde de mes enfants. » Depuis qu’ils ont été confiés à sa mère, elle préfère vivre dehors, « mais la détention m’a permis de me remettre en question. Je m’en veux, je veux me guérir de tout ça ».

On avait faim

Son acolyte, qui a huit mentions à son casier, raconte ses différents métiers : « Je gagnais bien ma vie. Mon fils vit à Perpignan, mais je me suis éloigné de cette ville. J’ai acheté une pizzeria sur Paris. J’ai été chauffeur livreur et j’ai une société à Rennes toujours active. » L’été dernier, il a dilapidé tout le capital en vacances en Espagne, jusqu’à ce qu’il n’ait plus rien. Il s’adresse au tribunal : « Je suis désolé pour ce que j’ai fait, mais je n’ai pas agressé des personnes âgées. On m’a volé tous mes papiers, j’ai toujours travaillé et là, on avait faim. On m’a refusé dans les boulangeries pour me donner à manger. »

La jeune femme est condamnée à six mois de sursis probatoire pendant deux ans. Le presque quadragénaire, lui, reste en prison puisqu’il a été condamné à 18 mois dont neuf assortis d’un sursis probatoire durant deux ans. Le duo devra réparer les dommages et a tous deux obligation de soins et de travail.

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