Dans une course contre la montre digne d’un suspense en basket-ball, les États-Unis ont évité de justesse une paralysie gouvernementale totale. Samedi soir, le Sénat a adopté une mesure d’urgence cruciale pour maintenir le financement de l’administration fédérale, évitant ainsi de peu un « shutdown » qui aurait eu des conséquences dévastatrices. Cette décision est intervenue à peine trois heures avant le couperet, sauvant ainsi des millions de fonctionnaires de l’incertitude financière et préservant les aides alimentaires pour de nombreux bénéficiaires.
La résolution de la dernière minute, présentée par le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a été adoptée après une séance marathon qui s’est étendue jusqu’à 21 heures, heure locale, soit 3 heures du matin, heure de Paris. Le vote a été écrasant à la Chambre, avec 335 voix pour et seulement 91 voix contre, puis au Sénat, avec 88 sénateurs en faveur contre seulement 9 opposants.
Cette décision a été saluée par le président Joe Biden, qui a déclaré dans un communiqué : « Ce soir, les majorités bipartisanes de la Chambre des représentants et du Sénat ont voté en faveur du maintien de l’ouverture du gouvernement, évitant ainsi une crise inutile qui aurait infligé des souffrances inutiles à des millions d’Américains qui travaillent dur. » Hakeem Jeffries, chef des démocrates à la Chambre des représentants, a également exprimé sa satisfaction, qualifiant le vote de « victoire pour le peuple américain » et de « défaite totale des extrémistes de droite ».
L’enjeu était de taille, car des centaines de milliers de fonctionnaires américains avaient retenu leur souffle à l’approche de la date limite fatidique, minuit dans la nuit de samedi à dimanche. Aucune des deux chambres du Congrès – ni le Sénat aux mains des démocrates ni la Chambre des représentants contrôlée par les républicains – n’avait réussi à trouver un accord sur une loi de finances pour prolonger le budget de l’État fédéral. Si la mesure de M. McCarthy n’avait pas été adoptée, la première économie du monde aurait connu un ralentissement dès dimanche, avec 1,5 million de fonctionnaires privés de salaire et des perturbations attendues dans le trafic aérien, tandis que les visiteurs des parcs nationaux auraient été confrontés à des fermetures inopinées.
Cependant, malgré cette victoire cruciale, le président Joe Biden n’a pas tout obtenu. L’aide à l’Ukraine, un point de discorde majeur entre démocrates et républicains, n’a pas été intégrée dans le texte. Un projet de loi distinct devra désormais être examiné pour cette question délicate, alors que l’administration américaine avait prévu une aide militaire et humanitaire de 24 milliards de dollars pour Kiev. Les médias américains rapportent qu’un vote distinct pourrait avoir lieu en début de semaine prochaine.
Le président Biden a souligné l’importance de cette aide en déclarant : « Je m’attends à ce que le président du Congrès respecte son engagement envers le peuple ukrainien et garantisse l’adoption du soutien nécessaire pour aider l’Ukraine en ce moment critique. » Cette situation illustre la complexité des relations internationales auxquelles les États-Unis sont confrontés, en particulier en ce qui concerne la Russie.
Kevin McCarthy, chef des républicains à la Chambre, a exprimé des préoccupations concernant la politique étrangère, déclarant : « Ce que la Russie a fait est mal. Mais je pense que quoi que nous fassions, il faut que nous définissions ce qu’une victoire signifie et quel doit être le plan. » Il a également fait allusion à la « crise migratoire aux États-Unis », une préoccupation croissante parmi les républicains.
Cependant, une poignée d’élus républicains partisans de l’ancien président Donald Trump refusent catégoriquement de débloquer une nouvelle aide à l’Ukraine. Ils estiment que ces fonds devraient être alloués à la gestion de la crise migratoire, suivant ainsi l’ordre de l’ancien président qui pourrait potentiellement affronter Joe Biden lors des élections de 2024. Leur influence est décisive, compte tenu de la faible majorité républicaine à la Chambre des représentants.
En conclusion, bien que les États-Unis aient évité de justesse un « shutdown » gouvernemental, les tensions politiques et les enjeux internationaux demeurent des défis cruciaux à surmonter pour l’administration américaine.
