Culture

FLAM : Le rapport poésie-politique et le rôle de l’utopie en tant que moteur d’action politique en débat

samedi, 10 février, 2024 à 21:55

Marrakech – Le rapport poésie-politique et le rôle de l’utopie en tant que moteur d’action politique ont été au centre d’un débat organisé, samedi, dans le cadre de la deuxième édition du Festival du livre africain de Marrakech (FLAM).

Animée par les interventions de l’écrivain et poète mozambicain, Mia Couto, du journaliste, écrivain et éditeur angolais de langue portugaise, José Eduardo Agualusa et du poète, écrivain et traducteur marocain Abdelatif Laâbi, cette rencontre a été l’occasion idoine pour rappeler l’importance de rêver ensemble, d’avoir des utopies adaptées à son temps et de saisir le poids de la poésie dans la lutte anticoloniale.

S’exprimant à cette occasion, Abdelatif Laâbi a dit que cet événement est une belle opportunité pour promouvoir le monde littéraire et les combats d’écrivains et de poètes, expliquant que sur le Continent subsiste plusieurs sous-continents qui nous sont étrangers.

Soulignant de manière unanime qu’il y a un “besoin pour la poésie”, José Eduardo Agualusa a expliqué que tous les grands mouvements politiques ont été précédés par des mouvements littéraires tout aussi importants.

Il a aussi affirmé que pour aller de l’avant, les peuples devait “rêver ensemble” à un avenir meilleur pour pouvoir l’atteindre. Profondément ému et touché, il a cité l’exemple de feu Mário Coelho Pinto de Andrade, grand politicien et utopiste croyant à l’unité de l’Afrique, se disant très heureux de savoir que son combat fait écho au Maroc.

Situé à mi-chemin entre la politique et la poésie, la place de l’utopie a été définit par M. Laâbi comme étant une force motrice à même de permettre une prise de conscience générale à propos d’une situation politique.

Adepte d’un certain pessimisme de la raison et optimisme de la volonté, il a passé en revue certains modèles d’utopies, comme celle du Maghreb ou encore l’utopie africaine, qui a motivé la libération des peuples pour sortir de l’oppression coloniale.

De son côté, Mia Couto a dit avoir rejoint le Front de Libération du Mozambique à un jeune âge et s’y être fait acceptée grâce à son talent de poète.

Convaincu du fait que certaines personnes font les mauvais choix politiques à cause de la peur, il a insisté tout au long de ses échanges sur l’importance du rêve et de l’utopie pour la création d’un avenir meilleur.

Porté par l’association “We Art africains”, le FLAM, qui se poursuit jusqu’au 11 février, vise à célébrer la littérature et la culture africaines, offrant l’occasion aux publics de tous âges, de prendre part à l’événement et d’accéder gratuitement à l’ensemble des sites d’accueil, en vue de rapprocher la culture et l’art au public.

Pour cette deuxième édition, la programmation propose des thématiques reflétant l’actualité scientifique et éditoriale de l’Afrique et consacre une place particulière à la réactivation et à la consolidation des mémoires et des liens qui unissent tous les Africains partout où ils se trouvent. Des œuvres musicales et des lectures poétiques figurent également au menu.

Le festival connaît la présence de plusieurs figures de la littérature africaine, tels que José-Eduardo Agualusa (Angola), Leïla Bahsaïn (Maroc), Souleymane Bachir Diagne (Sénégal), Ali Benmakhlouf (Maroc), Sophie Bessis (Tunisie), Siham Bouhlal (Maroc), Yasmine Chami (Maroc), Touhfat Mouhtare (Comores), Fanta Dramé (Mauritanie) Wilfried N’Sondé (République du Congo), Saad Khiari (Algérie) et Mia Couto (Mozambique).

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