Monde

Aude : il menace de mort le maire d’Ornaisons après avoir reçu une amende

Dans le cadre de la lutte contre la cabanisation, un habitant d’Ornaisons a écopé d’une peine amende. Furieux, ce quinquagénaire a menacé de mort un fonctionnaire ainsi que le maire. Les gendarmes de Lézignan l’ont immédiatement interpellé.

Réceptacles de toutes les frustrations et colères de notre société, les maires ne cessent de subir des agressions en tous genres. Dernière en date : celle qu’a vécue Gilles Casty, maire d’Ornaisons, jeudi 5 octobre, au matin.

Parce qu’il s’était illégalement installé sur un terrain agricole pour en faire son lieu de résidence via des habitations légères, un quinquagénaire avait fait l’objet, il y a plusieurs mois en arrière,  d’une procédure judiciaire dans le cadre de la lutte contre la cabanisation. À son terme, les autorités judiciaires l’avaient enjoint de remettre en état le terrain mais également de régler une amende. Une sanction que l’individu n’a pas acceptée, exprimant sa colère vertement au téléphone auprès de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) qui instruit les dossiers de contentieux pénal de l’urbanisme.

Enquête en cours

Une contestation qui a sacrément dérapé puisque le fonctionnaire, à l’autre bout du fil, a été agoni d’injures et même de menaces de morts, tout comme le premier magistrat du village. Immédiatement prévenus via, notamment, la cellule de protection des élus, les gendarmes de la communauté de brigades de Lézignan se sont rendus au domicile de l’intéressé pour l’interpeller et le placer en garde à vue. L’enquête, depuis, est en cours.

« On essaie de rester serein, mais on sait très bien aussi, on l’a vu à de multiples reprises, ce qu’il peut advenir par la suite. Ça reste des paroles mais bon, ça nous atteint : nous et notre entourage », commentait ce vendredi Gilles Casty qui a déposé plainte, d’autant qu’il avait déjà fait l’objet de menaces par le passé du même individu qui voulait mettre le feu à sa maison…

Si on touche un maire, on touche à la République

Éric Ménassi, président de l’Association des maires de l’Aude (AMA) et maire de Trèbes, a, bien entendu, apporté tout son soutien à son collègue : « Aujourd’hui, notre société est en train de dériver vers une violence, qu’elle soit physique ou verbale, inacceptable. Tout comme l’Association des maires de France, nous souhaitons que notre statut puisse évoluer rapidement et qu’il soit plus protecteur. Je sais que la ministre chargée des Collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, y travaille ».

Le conseil d’administration de l’AMA a d’ores et déjà validé le principe d’un recours à un avocat en cas de nouvelle agression et de se porter civile si le besoin se manifestait : « J’ai dit à Gilles Casty que s’il avait besoin de nous pour l’accompagner juridiquement, nous serions là. Ça devient vraiment insupportable : pour le moindre acte d’urbanisme, d’état-civil ou je ne sais quoi encore, ça peut déraper vers des situations inacceptables. Il nous faut désormais franchir une étape en termes d’opérationnalité. Parce que si on touche un maire, on touche à la République ». 

Media7

Media 7, votre source d’actualités en ligne. Notre mission est de fournir des informations précises, impartiales et à jour sur les événements nationaux et internationaux qui comptent pour vous.
Bouton retour en haut de la page