Dans un geste hautement symbolique, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment signé un décret présidentiel réintégrant un couplet longtemps oublié dans l’hymne national de l’Algérie. Ce couplet, qui fait référence à la France en tant que colonisateur, avait été retiré en 1986 pour des raisons politiques. Cependant, sa réapparition suscite des tensions dans les relations déjà complexes entre les deux pays.
Les paroles en question résonnent fortement : « Ô France ! Le temps des palabres est révolu. Nous l’avons clos comme on ferme un livre. Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes. Prépare-toi ! Voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra. Car nous avons décidé que l’Algérie vivra. Soyez-en témoin ! »
Ces paroles, écrites par le poète algérien Moufdi Zakaria (1908-1977), figure emblématique du mouvement indépendantiste, témoignent de la longue histoire de lutte et de résistance de l’Algérie contre la domination française.
Cette décision intervient dans un contexte où les plaies du passé sont encore loin d’être refermées. Malgré les gestes symboliques effectués au fil des ans par la France, les relations entre les deux pays restent marquées par des différends et des défis importants.
L’Algérie a obtenu son indépendance le 5 juillet 1962, après 132 ans de colonisation française et une guerre de libération sanglante. Soixante ans plus tard, les conséquences de cette période troublée sont toujours palpables, tant du côté algérien que français.
Il est important de souligner que l’appel du président français Emmanuel Macron à un « renforcement des liens déjà forts » entre les deux nations, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, n’a pas été suffisant pour apaiser les tensions.
Le geste audacieux de réintroduire ce couplet controversé dans l’hymne national algérien témoigne d’une volonté affirmée de rappeler l’histoire et les luttes du peuple algérien. Cependant, cela risque également d’exacerber les divisions et de raviver des sentiments d’amertume et d’injustice.
Il est essentiel que les deux pays travaillent ensemble pour surmonter les différences historiques et construire un avenir basé sur la coopération et le respect mutuel. Les plaies du passé doivent être guéries afin de favoriser une relation durable et harmonieuse entre la France et l’Algérie.
Nous appelons donc à un dialogue ouvert et sincère entre les deux gouvernements, ainsi qu’à des actions concrètes visant à renforcer les liens et à promouvoir la réconciliation. Seul un tel engagement pourra permettre de tourner la page sur les tensions du passé et d’ouvrir la voie à un avenir plus prometteur pour les deux nations.