Tribunal de Perpignan – Violences conjugales : « Vous voulez la vérité, on s’est remis ensemble. On s’aime »
Un homme comparaissait ce lundi 9 octobre 2023 devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour violences sur sa conjointe. Or, le procès a été reporté et dans l’attente, le prévenu et la plaignante demandent à pouvoir entrer en contact. Un rapprochement déjà consommé…
Peu commun. Le couple, qui s’avance ce jour à la barre du tribunal correctionnel de Perpignan, vient réclamer « le droit de reprendre la vie commune ».
Ce même jour, l’homme, âgé de 40 ans, devait comparaître pour « violences sur sa conjointe », commises en avril dernier à Elne. Assise sur le banc de la partie civile, cette dernière, malgré trois antécédents similaires, souhaite se désister de sa plainte. Mais le parquet a décidé de poursuivre quand même, d’autant que le prévenu compte 32 mentions à son casier judiciaire dont 8 pour violences (4 sur conjointe).
Or, son avocate Me Corine Serfati demande un report d’audience, le temps de procéder à une expertise « indispensable » de son client qui, plaide-t-elle, souffre « de troubles de la personnalité extrêmement graves ». Il présente d’ailleurs une altération du discernement au moment des faits, selon les experts qui l’ont examiné en garde à vue. « Bipolaire, psychopathe, hétéro-agressif », il sollicite donc une nouvelle date de procès mais également, dans l’attente, un allégement de son contrôle judiciaire qui lui interdit d’entrer en contact avec sa compagne. « Vous voulez la vérité, on s’est remis ensemble. On s’aime », lance-t-il.
« Quand il prend un traitement, tout va bien »
« On a repris contact, on a pas mal discuté, on a mis les choses à plat. Il y a eu un passage à vide », insiste même la victime. « On compte revivre ensemble pour que je puisse l’accompagner dans ses soins. Quand il prend un traitement, tout va bien ».
« C’est inadmissible. On demande à la justice de protéger les victimes mais on ne peut pas aller non plus au-delà de ce que veulent les victimes. », s’agace la procureure qui requiert le maintien intégral des obligations. « Si on fait le constat qu’ils sont revenus ensemble, il ira en prison ».
Le tribunal scelle la séparation. Une expertise psychiatrique est ordonnée, le dossier reporté au 4 juillet 2024 et le contrôle judiciaire demeure échangé « au vu du risque de pression ». Déçus, les conjoints quittent la salle et disparaissent derrière la porte… ensemble.