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Tribunal de Perpignan – Sa compagne et une jeune fille se prostituent moyennant prêt d’un logement et drogue : 30 mois ferme pour le proxénète perpignanais

C’est la mère d’une jeune fille qui a alerté les autorités, craignant que sa fille soit séquestrée, droguée et prostituée à Perpignan.

En ce début d’année, c’est une mère désespérée qui, depuis l’autre côté du pays, a averti les autorités. Elle pense que sa fille de 21 ans est victime d’un proxénète à Perpignan. Elle possède même l’adresse où la jeune femme pourrait être séquestrée.

Effectivement, lorsque la police débarque sur les lieux, la fille de la plaignante s’y trouve, en compagnie d’une autre jeune personne et d’un homme bien plus âgé, la quarantaine sportive.

Jennifer (*) confie se prostituer par choix mais être sous l’emprise du couple. Elle leur donne l’argent des passes depuis 3 ou 4 semaines. C’est la femme, elle aussi prostituée, qui fixe les tarifs. Une pièce est aménagée sous l’escalier pour recevoir les clients. On lui aurait pris sa carte vitale et cassé son téléphone. C’est l’homme qui les protège et leur fournirait leur drogue, coke et cannabis. Cependant, elle peut quitter l’appartement à sa guise, elle n’est pas séquestrée.

Il faut avouer qu’il possède un physique hors norme, une sorte de sosie de Mike Tyson.

Après enquête, le couple est renvoyé devant le tribunal pour proxénétisme aggravé, la femme a aussi été trouvée en possession de 60 g de haschich.

« Jennifer faisait la manche près de la gare, j’ai voulu l’aider, narre la prévenue. Elle m’a dit qu’elle préférait se prostituer que travailler, moi aussi je le fais, alors elle est venue chez nous. Mais mon compagnon n’a rien à voir avec ça ».

« La jeter dans la prostitution et lui fournir de la drogue, lui prendre son argent, c’est ce que vous appelez l’aider ? ! », s’emporte le juge.

« Je lui rendais son argent, c’était juste pour voir s’il n’y avait pas de faux billets. J’avais sa carte vitale pour l’utiliser ».

De son côté, l’homme dit savoir ce que faisaient les filles, il y est opposé mais laisser-faire sa bien-aimée par amour. Il passe son temps à la salle de sport pour ne pas voir ce qui se passe. « Je veux la sortir de là ».

« Mais vous lui prêtez votre appartement, payé par les APL, et vous accueillez une 2e prostituée ! Et vous vivez uniquement du RSA, bien sûr… »

« C’est du proxénétisme par aide et assistance », tonne le procureur. Il requiert 30 mois contre l’homme et 1 an dont 6 mois avec sursis probatoire contre son amie.

« Ma cliente est polytoxicomane, plaide Me Jacquet-Morey. Elle se prostitue pour payer sa consommation. Elle et Jennifer avaient une relation amoureuse, il s’agit d’entraide entre femmes pas d’aide à la prostitution ».

De son côté. Me Lopez rappelle que son client « a connaissance de leur activité, rien n’indique qu’il en tire profit, il n’y a que de l’aide au logement pas du proxénétisme ! »

Le tribunal relaxe la femme de proxénétisme aggravé mais la condamne à 3 mois avec sursis probatoire et obligation de soins pour l’usage du cannabis « car il faut vous en sortir ». L’homme part en prison pour 30 mois et les P.-O. lui sont interdites pour 5 années.

Lui et sa compagne s’embrassent une dernière fois avant une longue séparation. Elle l’a défendu bec et ongles, comme le font très souvent les femmes qui vivent ce genre de vie.

(*) Prénom modifié

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