Tribunal de Perpignan : le trafiquant d’êtres humains récidive 2 jours avant son procès

Le passeur, interpellé au péage du Boulou, s’obstine à nier l’évidence malgré un passé judiciaire déjà bien fourni en la matière. Une stratégie (très) moyennement efficace.

Bahae, sujet Marocain résidant en Espagne manie à merveille l’euphémisme. Par le biais d’une interprète, il explique au président du tribunal de Perpignan qu’il ne trafique aucunement des vies humaines mais qu’il transporte parfois des amis. Toujours est-il que ce 21 octobre, il a été intercepté par la Police aux frontières au péage du Boulou alors qu’il tentait de faire franchir la frontière à un ressortissant Algérien. En fait ce dernier a d’abord déclaré aux policiers être marocain et a donné un nom fantaisiste.

Le chauffeur prétend avoir été abordé par un inconnu qui lui a demandé à titre bénévole de bien vouloir aider un Palestinien à rejoindre Perpignan. « Alors j’ai voulu rendre service ». Le client en question livre une version par trop différente
« Dans un café de Figueras, j’ai dit au barman que je cherchais un moyen de passer en France. Il a appelé ce monsieur. J’ai payé 150 € et il m’a expliqué la conduite à tenir en cas de contrôle ».

Dans son portable une série de messages vocaux ont trait à des transports de clandestins rémunérés. Et puis, il y a plus embêtant : le prévenu devait être jugé le surlendemain pour des faits exactement similaires. D’ailleurs, il ne peut que reconnaître avoir été arrêté à 4 reprises dans le cadre d’affaires similaires. Mais il réfute avoir été payé : « Je voulais juste rendre service, si vous voulez, je paie une caution pour sortir ».

Il ne semble pas vraiment avoir pris la mesure de la gravité des faits, mais la procureure le ramène à la réalité en requérant 6 mois ferme. « Un tout petit passeur, un gagne-petit, relativise Me Chassonnaud. Un trafic qui rapporte surtout aux organisateurs du réseau ». Le tribunal décide de suivre les réquisitions : 6 mois ferme et 5 ans d’interdiction du territoire.