Économie

« Sand to green », transformer les déserts en terres arables

Par: Yosra BOUGARBA.

Transformer les déserts en terres arables, par l’agroforesterie et le dessalement d’eau de mer, telle est la mission de la start-up “Sand To Green” qui propose des solutions pour restaurer la biodiversité et s’adapter aux effets du changement climatique, pour une agriculture plus durable.

Dans l’objectif de reverdir les déserts, l’équipe de cette start-up franco-marocaine, créée en avril 2022, a mené pendant 5 ans différents tests agronomiques et des travaux de recherche et développement dans la région de Guelmin-Oued Noun afin de trouver les systèmes agricoles les plus résilients et les mieux adaptés aux milieux désertiques.

Au-delà de l’impact environnemental, la jeune équipe “Sand to green” est portée par l’ambition d’avoir un impact socio-économique sur les communautés locales qui habitent autour de ces exploitations agricoles et lutter contre l’exode rural en proposant un modèle agricole rentable et à impact positif notamment dans des contraintes climatiques difficiles.

“Sand to Green” fait de la culture de régénération en zones arides en se basant sur trois briques, la première portant sur l’utilisation du dessalement solaire avec le management de la saumure alors que la deuxième brique concerne la mise en place de plantation agroforestière, qui est un mix intelligent de différentes espèces et essence d’arbres avec des cultures intercalaires.

Pour la troisième brique, il s’agit de l’innovation financière où leurs plantations vont être offertes comme investissement pour les green assets management.

Dans une interview accordée à la MAP, en marge de la 15ème édition du Salon international de l’Agriculture au Maroc (SIAM), la co-fondatrice et CFO (Chief Agricultural Officer) de la start-up, Wissal Ben Moussa, a relevé que leurs plantations sont viables puisqu’elles vont produire de la production agricole (des fruits et des cultures associées…) et que toutes les cultures choisies sont à haute valeur ajoutée, que ce soit les cultures intercalaires ou les mix d’arbres.

Face au besoin d’une source d’eau qui soit renouvelable, surtout avec les nappes phréatiques des régions arides à semi-arides qui sont sur-utilisées et qui ne se régénèrent plus comme avant, Mme Ben Moussa, ingénieure et spécialiste du domaine Qualité et de l’Alimentation avec plus de 10 années d’expérience, a fait savoir que la start-up fait recours au dessalement de l’eau de mer.

Et d’ajouter que “le dessalement se veut, donc, une solution qui va nous donner accès à de l’eau renouvelable ou qui n’est pas forcément liée à la pluviométrie”.

S’agissant de l’agroforesterie, qui consiste en la création d’écosystèmes résilients d’arbres et de cultures au sol sans intrants chimiques, la start-up y fait appel car, selon elle, “c’est un système résilient qui se base sur l’arbre. Les oasis, qui sont des systèmes agroforestiers ayant subsisté dans les déserts, en sont le grand exemple”.

Et de conclure que parmi l’un des principaux objectifs de la start-up est “montrer qu’on peut faire de l’agriculture dans une zone qui n’est pas forcément vouée à une activité agricole, créer une chaîne de valeur très intéressante, et instaurer tout un circuit autour de cette agriculture sociale et solidaire qui va aider à valoriser le métier, la région et le monde rural”.

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