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Pyrénées-Orientales : Violenté, étranglé et défiguré, l’homme retrouvé mort en caleçon à Espira-de-l’Agly serait inconnu du village

Au lendemain de la découverte du corps meurtri de coups d’un homme, retrouvé mort en caleçon en bord de route, ce samedi 11 novembre 2023, à l’entrée d’Espira-de-l’Agly, les gendarmes de la section de recherches de Montpellier et de la brigade de Rivesaltes auraient réussi à identifier la victime. Mais restent discrets. Sur les circonstances, le mobile et les causes du décès, le mystère est entier.

Le corps était allongé, quasiment nu, inerte. Roué de coups, le visage défiguré. Déposé sur le bitume, à gauche de l’entrée du parking du Pain Paysan d’Espira-de-l’Agly, sur l’ancienne route de Peyrestortes, à la limite des deux communes, qui est donc cet homme retrouvé sans vie ce samedi 11 novembre 2023 par une habitante de la commune sortie promener son chien ? Encore sous le choc, ce dimanche, Espira frissonne. L’émoi transpire de tous les visages et les demandes d’anonymats. Ceux qui osent évoquer de ce que tout le monde, ici, appelle déjà « le meurtre d’Espira », le font sous couvert de prénoms d’emprunt. 

Et tous racontent la même histoire. Il était environ 9 heures ce samedi lorsqu’une riveraine traverse avec son chien le rond-point de la départementale 117 pour monter dans la garrigue, le balader en direction de chez Roberte, un point de vente de fruits de saison, puis du fameux Pain Paysan. La boulangerie traditionnelle, qui attire une clientèle de toute la région, est fermée depuis le 30 octobre dernier pour congés annuels. Ses propriétaires sont en vacances près de Cannes. À moins de dix mètres de l’entrée du parking du magasin, un corps gît en travers de la route. Bras le long du corps, pieds dans la rigole, il est étendu sur le dos. Visible de loin. À côté, un petit bonhomme est dessiné à la craie en position inverse… Cinq mètres plus haut des petites taches rouge brunâtre de sang séché.

Paniquée par ce qu’elle vient de découvrir, l’Espiranencque alerte son époux. Il prévient les sapeurs-pompiers, la gendarmerie. Le Samu intervient également. A priori, l’inconnu vient de rendre son dernier souffle. Il n’a plus de pouls. 

Autre élément qui ressort des premières investigations, la victime aurait été mortellement blessée ailleurs que sur cette route par son ou ses agresseurs qui l’auraient ensuite abandonnée précisément dans cet endroit, l’un des plus fréquentés du coin le week-end. Au risque de se faire surprendre. Une demi-heure plus tôt, vers 8h30 un chasseur était en effet passé par cette route des Sèdes, garant son fourgon blanc d’artisan à quelques pas du corps, en amont. Partant traquer le lièvre avec son fils, il n’aurait rien vu, rien entendu. 

La scène du crime différente du lieu de la macabre découverte

Engagés en renfort des enquêteurs, les techniciens en identification criminelle du groupement de gendarmerie de Perpignan, qui ont œuvré toute la journée de samedi jusqu’à la tombée de la nuit, observent un mutisme complet. Or, une source proche du dossier a confirmé à L’Indépendant ce mode opératoire qui aurait été mené en deux temps. Un éventuel passage à tabac commis quelque part, aucune trace de lutte n’était présente sur site, puis le dépôt du corps sur la scène de la découverte qui, dès ce dimanche, n’était plus « gelée ». La rubalise avait été retirée du périmètre de sécurité complètement ratissé et l’axe était rouvert à la circulation.

L’autopsie pratiquée mardi

À cette heure dominicale, les gendarmes semblaient avoir déjà mis un nom sur la dépouille. « S’agissant de l’identification de la victime, les enquêteurs ont bien avancé, mais je ne souhaite pas communiquer dans l’immédiat, pour les nécessités et l’efficacité de l’enquête, des vérifications étant encore actuellement en cours sur ce point », annonce le parquet en début de soirée. Seule certitude ainsi, l’homme âgé de 30 à 35 environ, inconnu semble-t-il d’Espira-de-l’Agly et décrit comme « longiligne », aurait été molesté, violenté à mort et dévêtu. Des traces de strangulations auraient également été constatées, mais il faudra attendre l’autopsie prévue ce mardi 14 novembre à l’institut médico-légal de Lapeyronie à Montpellier pour connaître précisément les causes de la mort. 

L’hypothèse criminelle étant la seule retenue par les militaires, qui ont écarté le suicide ou une mort naturelle, ils tentent donc aussi de comprendre pourquoi ce trentenaire a été dépouillé, tué et jeté, en simple caleçon, sur le bord d’une route à grand trafic. « C’est irrationnel. Y a-t-il un message derrière cet homicide ? Est-ce un avertissement? », s’interrogent des habitants d’Espira. Des habitants qui ont tous les yeux tournés vers la caméra de vidéosurveillance installée au-dessus du rond-point de la départementale 117. Pour monter ou descendre du Pain Paysan, le giratoire pourrait s’avérer incontournable. 

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