Monde

Pyrénées-Orientales : après le feu d’artifice qui a brûlé leur fillette, les parents dépassés par les frais d’hospitalisation

Un an et demi après le feu d’artifice de Maury, le soir du 14 juillet 2022, alors que l’enquête suit son cours, les factures s’amoncellent sur les épaules des parents de la fillette qui avait été brûlée aux 2e et 3e degrés sur plusieurs parties du corps. Dans l’attente d’une responsabilité clairement établie, la famille doit faire face aux frais, et se trouve poursuivie pour non-paiement. 

4505, 95 €. C’est le montant de l’avis de poursuites par commissaire de justice reçu par la famille Bouberria ce 26 octobre 2023. Énième épisode douloureux qu’elle doit affronter depuis ce funeste 14-Juillet où ces habitants de Saint-Paul de Fenouillet ont pris la route de Maury pour assister au spectacle pyrotechnique offert par la commune. Une fête nationale qu’ils ne sont pas près d’oublier, puisque leur fillette de 5 ans à l’époque a eu envie d’une glace et a croisé la trajectoire d’une fusée du feu d’artifice. Victime de brûlures aux 2e et 3e degrés sur le flanc, le ventre et un bras, elle sera hospitalisée à Perpignan jusqu’au 28 juillet, avant de poursuivre un long parcours de soins. 

Avec autant d’allers et venues depuis le Fenouillèdes jusqu’à la plaine du Roussillon. Et autant de frais inattendus auxquels les parents ont soudainement dû faire face. « On paie déjà les soins, les déplacements, la pharmacie, on ne peut plus continuer », s’essouffle Loutfi Bouberria. « Mon client n’a plus d’argent, je lui ai dit de ne pas payer un centime!, clame son avocat Me Nicolas Nassier. Ils sont les victimes, ce n’est pas à eux de prendre en charge les conséquences financières de ce terrible accident. »

Les assurances attendent le procès pénal

La fillette est bien prise en charge par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, sur la carte vitale de sa maman. Mais la question en suspens dans cette affaire, c’est celle de la responsabilité de l’accident, qui reste à établir entre la commune et l’artificier, et donc l’assurance privée qui assumera sa part des frais. « J’essaie de discuter avec les uns et les autres, explique l’avocat des Bouberria, mais ils se renvoient la balle. » Me Nassier a donc saisi l’Etat, via le Fonds de Garantie des Victimes d’Infraction. Puisque selon lui, infraction il y a, sans l’ombre d’un doute. « Les assurances refusent de régler les factures, elles attendent le procès pénal. Et comme il y a urgence, je demande à l’Etat de faire un chèque et de se retourner ensuite contre le responsable, une fois celui-ci désigné par la justice. » 

Du côté de la municipalité, le maire Charles Chivilo s’estime lui aussi pieds et poings liés. « Nous avons versé une aide d’urgence l’année dernière – 1500 à 2000 euros de mémoire -, mais maintenant, tant que ce n’est pas jugé, on ne peut plus rien faire. Nous avons interrogé notre assurance et attendons sa réponse. » 

Media7

Media 7, votre source d’actualités en ligne. Notre mission est de fournir des informations précises, impartiales et à jour sur les événements nationaux et internationaux qui comptent pour vous.
Bouton retour en haut de la page