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Perpignan : sentant qu’il va être envoyé en prison, le prévenu s’enfuit du tribunal durant la délibération

Cinq hommes étaient jugés la semaine dernière au tribunal pour une participation à un trafic de drogue. Quatre comparaissaient libres sous contrôle judiciaire, l’un d’entre eux, comprenant qu’il allait être incarcéré, a préféré ne pas revenir au procès. Un mandat d’arrêt a aussitôt été lancé à son encontre.

Les cinq prévenus qui font face à leurs juges sont soupçonnés d’être au centre d’un point de revente de drogue à la Cité Ensoleillée de Perpignan. Ils ont été interpellés le 5 juin dernier à la suite d’une enquête policière de longue haleine. Trois mineurs sont également mis en cause. 

Les surveillances du site de revente ont permis de photographier les personnes incriminées en pleine action de cession de cannabis. Mais ce sont surtout les témoignages des acheteurs interpellés juste après leur passage dans la cité qui permettent de confondre les prévenus.

Après un renvoi d’audience, 4 suspects sont placés sous contrôle judiciaire, le cinquième, en récidive, est mis en détention provisoire. Lors de la perquisition faite chez sa mère, la police a retrouvé une grosse somme en liquide, un peu de cannabis et de cocaïne. Il a été repéré sur le point de deal par la police et reconnu par plusieurs acheteurs. 

Un chiffre d’affaires de plus de 650000 €

Les enquêteurs ont noté jusqu’à 95 ventes par jour et ont estimé le chiffre d’affaires du point à plus de 650000 € par an.

Un autre jeune est lui aussi très mal embarqué dans cette histoire. 

Le 1er septembre 2022, le conducteur d’une Clio refuse un contrôle de police. Après une course-poursuite, la voiture est abandonnée Cité ensoleillée. Les trois occupants détalent, l’un d’eux perd 1 kg de cannabis dans sa fuite, 4 kg sont encore retrouvés dans le véhicule. Le chauffeur, formellement reconnu par les agents, est interpellé, il nie tout mais son téléphone a borné tout au long de l’itinéraire et la Clio lui appartient. Cette procédure est agrégée à la prévention de cession de drogue. Lui aussi est mis en cause par des acheteurs. Dans sa chambre une boîte en carton recèle plus de 7000 €. 

Quant aux trois autres, ils sont identifiés comme « réapprovisionneur », nourrice ou preneur de commande et revendeurs.

Tous réfutent farouchement leur implication dans le trafic, sauf la nourrice qui ne peut nier puisque 900 g de cannabis ont été saisis à son domicile.

Dans ces conditions, la procureure requiert des peines allant de 6 mois avec sursis jusqu’à 18 mois ferme. 

En défense, Mes Maynard, Bissieres et Maallaoui tentent de mettre en avant les points faibles de la procédure : être en possession d’argent liquide n’est pas une infraction, les témoignages des acheteurs sont très imprécis et peu nombreux sont ceux qui mettent cause les prévenus, aucun indice n’a été trouvé dans les téléphones des suspects. On les voit accompagner des gens dans un hall d’immeuble, traîner devant les bâtiments ? Et alors? Bref, pour la défense, « les dossiers sont bien légers ».

Pas assez pour emporter le doute du tribunal. Les seconds couteaux s’en tirent avec des sursis probatoires allant de 6 mois à un an. L’homme déjà détenu se voit sanctionner de 18 mois ferme. Quant au conducteur de la Clio, également mis en cause dans le trafic, il est condamné à 18 mois ferme et à 2 mois de plus pour le refus d’obtempérer. Mais il a profité de la suspension d’audience pendant la délibération pour prendre la poudre d’escampette. Le mandat de dépôt prononcé par le juge devient donc un mandat d’arrêt.

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