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Perpignan : ils géraient une douzaine de prostituées sud-américaines, un couple franco-brésilien condamné à 24 mois de prison

En juin 2021, à l’issue de six mois d’enquête conjointe entre les services de la sûreté départementale, de la police judiciaire et de la police aux frontières, cinq personnes étaient interpellées, soupçonnées de piloter un réseau de prostitution dans le centre-ville de Perpignan. Elles étaient présentées ce jeudi 16 novembre 2023 devant le tribunal correctionnel.

Ce jeudi, cinq personnes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Perpignan, pour des faits de proxénétisme aggravé, de complicité de proxénétisme et de cession de stupéfiants.

L’enquête commence en décembre 2020, quand la propriétaire d’un appartement du centre-ville de Perpignan se rend au commissariat pour signaler qu’elle soupçonne son locataire d’utiliser les lieux pour y héberger des femmes se livrant à de la prostitution.

Tout au long des investigations, plusieurs éléments sont déterminés par les enquêteurs : une douzaine de femmes, toutes sud-américaines se prostituent dans une dizaine d’appartements du centre-ville de Perpignan et à Canet-en-Roussillon. Elles doivent, chaque semaine, verser un loyer de 300 à 400€. Par ailleurs, les policiers constatent que des produits stupéfiants sont fournis aux prostituées, notamment de la cocaïne et du cannabis.

Cinq personnes interpellées

Au terme de six mois d’enquête, le 21 juin 2021, cinq personnes sont interpellées : Emma et Max, des noms par lesquels se font appeler ceux qui sont considérés comme les têtes du réseau de prostitution dans le centre-ville de Perpignan, et trois autres personnes, soupçonnées d’y participer à des degrés divers, l’un en conduisant les filles chez leurs clients le soir ou en les emmenant faire des courses, l’autre en effectuant des travaux dans les appartements utilisés pour héberger les prostituées, et le troisième pour avoir loué aux têtes du réseau un appartement où des travailleuses du sexe habitaient.

Lors de son interpellation, Max explique notamment qu’il a vu, en louant des appartements à des prostituées, un moyen de gagner beaucoup d’argent, pour financer sa consommation personnelle de cocaïne qui s’élève jusqu’à 8 000€ par mois. Emma raconte qu’elle est simplement prostituée, mais les autres femmes indiquent que c’est à elle qu’elles versaient les loyers ou encore qu’elle rédigeait certaines des annonces qui sont publiées sur les sites spécialisés.

Une association partie civile

Après un premier renvoi en décembre 2022, les suspects étaient finalement jugés par le tribunal correctionnel de Perpignan ce jeudi 16 novembre.

Pour les deux proxénètes, défendus par Mes Nicolas Nassier et Laurent Maynard, le parquet avait requis des peines de 3 ans dont 18 mois avec sursis. Ils ont finalement été condamnés à 24 mois de prison dont 10 avec sursis, mais n’iront pas en prison, ayant déjà effectué leur peine en détention provisoire. 

Concernant les trois autres protagonistes, le procureur avait requis un an avec sursis pour le chauffeur, six mois avec sursis pour celui qui bricolait dans les appartements, et quatre mois pour le propriétaire d’un des appartements soupçonnés de participer au réseau. Finalement, ils ont été respectivement condamnés à 4 mois avec sursis et 2 mois avec sursis, alors que le propriétaire a été relaxé.

L’association Equipe action contre le proxénétisme s’était portée partie civile, et demandait 10 000 € de dommages et intérêts, requête jugée irrecevable par le tribunal.

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