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Perpignan – Condamné pour avoir tué un ami handicapé « à sa demande » : « Ce dossier n’est pas du ressort de la cour d’assises mais de la psychiatrie »

Au troisième jour de procès, ce vendredi 6 octobre 2023, les jurés de la cour d’assises des Pyrénées-Orientales ont reconnu Spencer Trevisan coupable d’avoir tué un homme âgé de 63 ans, amputé d’une jambe et particulièrement vulnérable, en septembre 2019 dans un appartement du quartier du Vernet à Perpignan.  

« Il faut se mettre au niveau de cette affaire, c’est-à-dire sur une autre planète. Et vous ne pouvez pas raisonnablement trouver un mobile dans ce dossier » a intimé aux jurés de la cour d’assises des Pyrénées-Orientales Me Georges Bobo, pour la défense de Spencer Trevisan. Cet homme de 48 ans jugé pour avoir tué un ami, Marc Leroux, handicapé après une amputation, en le rouant de coups notamment portés à la tête, en l’étranglant et en l’étouffant avec un coussin, avant d’incendier son appartement du 4 impasse de Torreilles à Perpignan, le 19 septembre 2019. Et ce, maintient l’accusé, parce que la victime lui « avait demandé de lui ôter la vie ».

Pour l’avocat, le mis en cause, marqué par une faille psychique remontant à l’enfance, souffrant de schizophrénie et en rupture de traitement, « n’avait pas la volonté de commettre ces faits », ni même la faculté d’en réaliser la portée. « Sa part de discernement était quasiment nulle au moment du drame », soutient-il, appuyé des rapports des experts psychiatres, concluant à une abolition du discernement.

« Cet homme aurait dû faire l’objet d’un suivi qu’il n’a pas eu »

« On est dans une situation entre deux hommes diminués. Marc Leroux, c’est le miroir de Spencer Trevisan dans leur dégradation mutuelle. Leroux, il avait une jambe en moins et Trevisan, il a une case en moins » , insiste-t-il encore, plaidant pour un malade « sans garde-fous de la société ». « Cet homme aurait dû faire l’objet d’un suivi qu’il n’a pas eu. Ce n’est pas sa faute. Et il faut une peine bien inférieure à ce qui est proposé par le parquet car la prison ne lui servira à rien. Ce dossier n’est pas du ressort de la cour d’assises mais de la psychiatrie ».

Les jurés en ont décidé autrement. S’ils ont retenu l’altération du discernement et ont légèrement abaissé le quantum de 20 ans de réclusion requis par l’avocate générale, ils ont condamné Spencer Trevisan à 18 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des 2/3, à savoir 12 ans, et d’un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans.

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