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Le tribunal de Narbonne est « convaincu » que c’est lui, le relaxe mais il repart quand même en prison

Le prévenu n’a pas été, faute d’éléments, condamné pour une affaire de vols. En revanche, il est reparti en prison pendant seize mois pour une affaire plus ancienne.

« Je n’y étais pas » ou « Ce n’est pas moi » sont les seuls mots que l’Espagnol de 39 ans, extrait de sa cellule, prononcent devant le tribunal de Narbonne ce jeudi 19 octobre.

À l’audience présidée par Clémence Caron, le prévenu bénéficie d’une traductrice. Il est soupçonné d’avoir, dans la nuit du 18 octobre 2023, visité un appartement sur le boulevard Marcel-Sembat et tenter de pénétrer dans un second boulevard Frédéric-Mistral. Si le butin est maigre, puisque rien n’a été volé, la peur des habitants, elle, est immense. À l’instar de cette dame qui entend du bruit au rez-de-chaussée inoccupé de sa maison. Elle ne s’affole pas, c’est peut-être son mari qui rentre. Elle l’appelle sur son téléphone pour être sûre, mais ce n’est pas lui. La propriétaire se précipite vers la fenêtre et voit, ou « plutôt entraperçoit » pour l’avocate de la défense, un homme « vêtu d’un sweat à capuche noir et d’un jogging noir » dans la rue. Quelque temps après, c’est un occupant qui voit sa poignée de porte s’abaisser deux fois. Quelqu’un tente d’entrer, mais l’accès est verrouillé. Un autre habitant de l’immeuble croise un homme en bas de l’escalier. Il l’arrête et le questionne. Celui-ci, vêtu des mêmes affaires apparemment, lui répond en espagnol et arrive à s’enfuir. Les policiers de la brigade anticriminalité patrouillent dans le quartier SNCF et interpellent, selon le signalement fourni par des coups de téléphone, le presque quadragénaire en France depuis 2021.

Face aux sempiternelles négations du prévenu, le tribunal juge un autre dossier. Il est reproché au même homme d’avoir le 14 août dernier, toujours à Narbonne, dérobé dans le sac du frère de celui qui l’hébergeait un mobile et un ordinateur pendant qu’il dormait. « Le volet roulant avait été soulevé et on a retrouvé vos empreintes », souligne la présidente. Elles se situent sur la traverse basse les doigts tournés vers l’extérieur. Mais, là aussi, il ne reconnaît rien. Clémence Caron a beau lui parler de la revente du téléphone pour 150 euros « par un Espagnol » ou du témoignage de celui qui l’hébergeait lorsqu’il l’a recroisé dans bar… rien n’y fait.

Le procureur requiert contre l’encore trentenaire 30 mois de prison, dont la révocation d’un sursis pour une autre affaire jugée fin 2021 et qui l’avait condamné à 2 ans pour violence aggravée, face à « sa totale détermination pour la délinquance ». La défense, elle, plaide la relaxe totale en argumentant : « Je n’ai pas trouvé beaucoup d’éléments qu’une infraction a été commise. A-t-on la même certitude que ce soit le même individu ? C’est l’avis d’une seule victime. »

Le prévenu est relaxé pour la nuit du 18 octobre, mais reconnu coupable pour le vol de mi-août. Il est condamné à seize mois de prison avec mandat de dépôt. 

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