Le développement de l’intelligence économique repose sur la qualification du capital humain (M. Guerraoui)
Par EL HASSAN BEN YAHIA
Le développement de l’intelligence économique repose sur la qualification du capital humain, soit, des élites scientifiques spécialisées et des compétences habilitées à porter les meilleures pratiques en la matière, a souligné le président de l’université ouverte de Dakhla, Driss Guerraoui.
Dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la quatrième rencontre du Forum des associations africaines d’intelligence économique et le deuxième Congrès national de l’intelligence économique de l’École nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Dakhla, M. Guerraoui a relevé l’importance de l’émergence d’un écosystème susceptible de nourrir les innovations technologiques et managériales dans ce domaine stratégique, à la fois pour l’Etat, les entreprises, et les territoires.
En vue de réussir le pari de la promotion de l’intelligence économique, l’universitaire a mis l’accent sur la nécessité de l’adhésion de l’ensemble des acteurs aux pratiques de l’intelligence économique, à commencer par les territoires, qui sont appelés à mettre en place des structures permanentes dédiées à l’intelligence économique et à la veille stratégique.
De plus, cette ambition implique des moyens de financement, des modes d’organisation institutionnelle, un management, et une gouvernance appropriée des institutions qui pilotent l’intelligence économique au niveau de ces territoires, a-t-il fait observer.
Dans le même sens, il a assuré que des efforts doivent être consentis dans la promotion de la culture de l’intelligence économique, en tant qu’un choix qui appelle à une prise de conscience de l’importance de cette branche du savoir économique et de gestion.
Par ailleurs, M. Guerraoui a mis en avant la participation africaine à ce double rendez-vous tenu à Dakhla, estimant que cette affluence constitue un tournant dans les actions d’appropriation par le continent africain des meilleures pratiques de l’intelligence économique en cours dans le monde.
Au fur de ces rencontres, la Perle du sud est entrain de devenir une véritable capitale africaine et mondiale de l’intelligence économique, s’est il félicité, ajoutant que l’université ouverte de Dakhla, en partenariat avec l’école nationale de commerce et de gestion, a offert à ce champ de savoir économique et de management, un Master international dédié à l’intelligence économique et à la prospective des territoires, qui célèbre cette année sa troisième promotion.
Evaluant l’état des lieux de cette discipline scientifique, le président de l’université de Dakhla, a relevé une prise de conscience de l’importance de l’intelligence économique dans les politiques publiques et au sein des organisations privées. Le but étant d’accroître leur performance globale, et se projeter vers l’avenir, à partir de leur capacité à disposer d’un écosystème d’informations utiles, opérationnelles, et à des fins stratégiques.
Cet écosystème, a-t-il détaillé, doit être compatible avec la nouvelle réalité du nouveau monde, à savoir l’obsolescence rapide de l’information, d’où la nécessité de sa mise à jour quotidienne, et la profusion de l’information scientifique, technologique, financière, commerciale et économique, qui impose un mode de gestion capable de répondre aux nouveaux risques et défis.
Ainsi, il a expliqué que l’intelligence économique vise à favoriser la création et l’innovation dans le but de produire de nouvelles richesses qui répondent aux nouvelles formes de rareté, (eau, énergie, surfaces agricoles..), afin de maintenir un niveau de compétitivité optimal.
L’intelligence économique permet également de développer un modèle de sécurité économique susceptible de parer aux nouveaux risques et aux nouvelles générations de guerres, a-t-il précisé, ajoutant que ce concept économique permet aux Etats et aux organisations, une meilleure gestion des transformations et une meilleure conduite du changement qui en découle, faisant de lui un passage obligé pour répondre aux nouvelles réalités de ce monde.
