Économie

Inflation 2024 : Est-il temps de se réjouir ?

Jadis en proie à une ascension constante, l’inflation affiche aujourd’hui un changement de cap significatif, s’inscrivant dans une tendance baissière.

Cet état de fait attire l’attention des agents économiques, y compris des experts, des investisseurs et des ménages, suscitant des interrogations sur les forces qui sous-tendent ce revirement inattendu, mais ô combien attendu !

En effet, après avoir enregistré un taux de 6,6% en 2022, l’inflation semble amorcer une descente : elle devrait revenir à 6,1% en moyenne en 2023, et poursuivre son ralentissement à un rythme plus rapide que prévu en septembre, pour ressortir à 2,4% en 2024 et en 2025, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Sur l’année 2023, l’inflation continuait de s’inscrire dans une tendance baissière, revenant de 6,8% au deuxième trimestre à 4,9% au troisième trimestre. Ce mouvement s’est prolongé en octobre où l’inflation s’est établie à 4,3%, soit le taux le plus bas depuis février 2022.

Aussi, les anticipations d’inflation à moyen terme telles qu’elles ressortent de l’enquête trimestrielle de BAM ont continué de diminuer au quatrième trimestre 2023 à la faveur des mesures monétaires prises par la Banque centrale, ayant relevé trois fois le taux directeur d’un total de 150 points de base à 3%, avant de marquer une pause en juin 2023 reconduite aux mois de septembre et de décembre.

Inflation 2024 : les incertitudes dans le viseur

Malgré les perspectives optimistes de l’inflation pour l’année 2024, le paysage économique demeure teinté d’incertitudes, laissant planer la menace d’une éventuelle flambée des prix, notamment des denrées alimentaires et de l’énergie.

Les conséquences à long terme de la crise sanitaire, et la persistance des répercussions du conflit en Ukraine et du changement climatique pourraient engendrer une décélération plus prononcée de l’activité économique mondiale et une perturbation des approvisionnements en énergie qui se traduirait par une hausse des cours des matières premières.

Sur le plan national, les risques sur l’activité sont liés principalement au déroulement de la campagne agricole et l’aggravation du stress hydrique, selon le dernier rapport de BAM sur la politique monétaire. En revanche, les efforts pour dynamiser l’investissement et les chantiers d’envergure lancés par le Royaume renforcent l’optimisme quant à un rythme plus prononcé de l’activité économique à moyen et long termes.

Par ailleurs, malgré une décélération plus rapide que prévu de l’inflation à l’échelle internationale, les risques entourant ses perspectives restent orientés à la hausse. Les éventuelles sécheresses et la détérioration du stress hydrique pourraient entraîner une augmentation des prix des denrées alimentaires, maintenant ainsi l’inflation à des niveaux élevés, poursuit BAM dans son rapport.

“Optimisme incertain” : un souci planétaire !

Les incertitudes qui entourent la baisse des pressions inflationnistes captivent l’attention des institutions internationales qui mettent l’accent sur la nécessité d’une surveillance continue et d’une adaptation agile aux évolutions économiques, afin de mieux appréhender les dynamiques complexes qui façonnent l’évolution du niveau général des prix à l’échelle mondiale.

Ayant décidé de maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux inchangée à (5,25%-5,50%) à l’issue de sa réunion des 12 et 13 décembre, la Réserve fédérale (Fed) avait souligné la nécessité d’avoir des preuves supplémentaires pour être convaincue que l’inflation se rapproche durablement de son niveau cible.

La Fed estime que le processus visant à ramener l’inflation à 2% prendra un certain temps, notant que les anticipations d’inflation à long terme semblent rester bien ancrées, comme le montre un large éventail d’enquêtes auprès des ménages, des entreprises et des prévisionnistes, ainsi que des mesures provenant des marchés financiers.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) prévoit que l’inflation globale s’établira en moyenne à 5,4% en 2023, à 2,7% en 2024, à 2,1% en 2025 et à 1,9% en 2026, relevant, lors de sa dernière réunion au titre de l’année 2023, que la crise climatique et les tensions géopolitiques accrues pourraient faire augmenter les prix des denrées alimentaires et de l’énergie.

Au Maroc, dans l’ensemble, les projections d’inflation fournies par BAM restent prometteuses. Ces données, conjuguées aux actions de la banque centrale visant à maintenir la stabilité des prix et à préserver le pouvoir d’achat, offrent une dose supplémentaire de confiance quant à la résilience de l’économie nationale, et aux efforts déployés pour stimuler l’investissement et la croissance.

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