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Des ossements retrouvés dans les Pyrénées-Orientales : « Jamais on aurait imaginé que l’on avait affaire au plus grand mytho de France », elles dressent le portrait troublant du mari interpellé

Plus les jours passent, plus les témoignages affluent. Pour dessiner de Stéphane Buoniconti, interpellé ce mardi pour le meurtre de son épouse disparue voilà six ans à Sournia, le portrait d' »un imposteur » et « d’un mythomane hors normes ». Une sorte de coucou qui s’installerait dans le nid des autres.

« Quand on voit des films à la télé on se dit que ce n’est pas possible. Nous, on l’a vécu en réel ». Sonia tente encore de démêler les fils de la personnalité de Stéphane Buoniconti, qu’elle a hébergé quelques semaines début 2022. « C’est Monsieur Fake, tout est faux chez lui, au point que l’on ne sait pas qui il est », résume-t-elle. « À l’époque, j’avais plein de doutes mais rien de concret. La chose qui m’a le plus intriguée est qu’il n’avait aucun vêtement de change mais il avait un gros sac à dos noir, d’une lourdeur incroyable. Une dame qui l’avait aussi accueilli avait fait la même remarque. Qu’est-ce qu’il y avait dedans ? Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir regardé. »

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Stéphane disait que les gendarmes avaient retrouvé sa femme

Karine, pour sa part, réside en Suisse. Elle n’a jamais rencontré de visu Stéphane Buoniconti mais n’en garde pas moins des souvenirs marquants. Elle a aidé le père de famille et David Dhoms en 2020 via un groupe d’entraide sur internet. « Stéphane disait que sa femme avait été kidnappée devant chez lui par une BMW grise, puis qu’elle était partie avec son comptable en Espagne et que les gendarmes l’avaient retrouvée. Il racontait aussi qu’elle avait emporté l’argent qu’il avait planqué dans le pied d’une table ». Alors, quand une amie avocate décide de l’aider à récupérer ses enfants et qu’elle lui demande une attestation sur la situation de la mère, tout aurait dégénéré. « Une femme a appelé l’avocate et a prétendu qu’elle était son épouse. On a compris qu’il nous menait en bateau. De là, les insultes et les menaces via un groupe de solidarité sur Marseille ont commencé. J’ai vécu quatre ans de harcèlement, des lives sur moi dont un de 6 h 44. J’ai déposé plainte mais les adresses mail n’ont pas été identifiées. Moi, je ne l’ai pas lâché et j’ai découvert un tas de choses pas nettes ».

« Faux » avis de décès à son nom avec invitation à planter un arbre en sa mémoire, hommage à « Gino Agnesotti », l’un de ses pseudos, afin « qu’il repose en paix », cagnottes diverses et variées, conversations où Stéphane Buoniconti se dit sourd muet ou encore veuf d’une femme enceinte décédée du Covid… « À un moment, j’avais identifié plus de 30 profils, hommes ou femmes, qu’il avait ouverts. Il se faufilait dans plein d’associations d’entraide pour abuser de la confiance et de l’argent de certains membres », ajoute Karine. « Et puis, il a profité du temps des Gilets jaunes où tout le monde voulait aider tout le monde. Au départ, il était très gentil, un gros nounours, à se plaindre de ses malheurs. Mais il était tellement jovial. Jamais on aurait imaginé que l’on avait affaire au plus grand mytho de France ».

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