Monde

Corine Serfati, avocate perpignanaise face à l’imam de Beaucaire : « Il y a une inflation des actes antisémites »

Corine Serfati, avocate au barreau de Perpignan est également l’avocate au niveau régional pour le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA). Ce jeudi 2 novembre elle représentait l’association contre l’imam de Beaucaire condamné pour apologie du terrorisme, alors que depuis le 7 octobre dernier, le BNCVA a été saisi d’au moins 200 plaintes pour des délits antisémites.

Ce jeudi 2 novembre, Corine Serfati, représentait au tribunal de Nîmes le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, association qui avait déposé une plainte contre l’imam de Beaucaire après que ce dernier avait publié sur sa page Facebook un texte religieux dans lequel figurait la phrase « Ô musulman, viens tuer ce juif qui se cache derrière moi ».

Poursuivi pour « apologie publique du terrorisme » et « provocation publique à la haine », l’imam a été condamné à la peine de huit mois de prison avec sursis assortie d’un an d’interdiction professionnelle. Le parquet de Nîmes, qui avait demandé huit mois ferme et un mandat de dépôt, a fait appel de cette décision.

« J’ai été satisfaite de l’audience, parce que ça a été long. Ça montre que le tribunal a souhaité consacrer du temps à cette affaire. En revanche, sur la décision, selon moi, huit mois avec sursis, ce n’est pas suffisant. La peine doit être porteuse de sens, pour celui qui est condamné, et pour la société », souligne Me Serfati.

Elle est l’avocate, pour la région Occitanie, du BNCVA depuis l’été dernier : « Pour cette affaire, j’ai été saisie par l’association pour déposer plainte puis me constituer partie civile devant le tribunal de Nîmes. Le Bureau peut aussi être saisi directement par les victimes », explique encore Corine Serfati. Un engagement qu’elle fait valoir par la volonté de « faire en sorte que les décisions de justice contribuent à apaiser la situation. Elles ont un impact sur la sécurité, et c’est avec des décisions adaptées qu’on fera reculer les actes antisémites. En outre, il n’y a pas que la communauté juive qui est visée. Quand on fait l’apologie du terrorisme, c’est aussi l’Occident qui est visé, et c’est un rejet des valeurs occidentales ».

 

A lire aussi :
Carcassonne : deux nouveaux tags antisémites, rue du 24-Février et sur la façade du stade Mazet

Dans la région, le BNCVA s’est notamment emparé de l’affaire des tags antisémites à Carcassonne : « Une plainte a été déposée, l’enquête est en cours », assure l’avocate. À Perpignan ou dans les Pyrénées-Orientales, en revanche, aucun délit antisémite n’a été relevé.

A lire aussi :
Attaque du Hamas contre Israël : « Tuer les juifs est un devoir », un tag antisémite à Carcassonne

Au moins 200 plaintes depuis le 7 octobre

Lors de sa plaidoirie devant le tribunal correctionnel de Nîmes, Corine Serfati a évoqué une « inflation » des actes antisémites depuis le 7 octobre dernier (date de l’attaque du Hamas en Israël). « J’ai toujours vécu en France avec la phrase ‘plus jamais ça’. Or, j’ai l’impression qu’on est en train de revenir considérablement en arrière, vers ‘ça’, justement », s’alarme-t-elle, évoquant le nombre de 200 plaintes comptabilisées par le seul Bureau national de vigilance.

Interrogée sur son analyse de cette situation, elle assène : « J’ai de la sidération, une incompréhension totale et de l’injustice. Je ne comprends pas comment en 2023, dans le pays des Droits de l’Homme, on peut vivre des choses aussi violentes ».

Media7

Media 7, votre source d’actualités en ligne. Notre mission est de fournir des informations précises, impartiales et à jour sur les événements nationaux et internationaux qui comptent pour vous.
Bouton retour en haut de la page