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Carcassonne : quatre ans de prison pour avoir incendié la voiture de son ex-compagne

Ce lundi 6 novembre, un Narbonnais de 40 ans a été jugé en comparution immédiate, pour avoir commis des dégradations chez son ex-compagne et détruit la voiture de celle-ci par le feu, ainsi que de s’être introduit au domicile d’une autre de ses ex pour s’y réfugier en son absence. C’était le 9 septembre dernier, à Carcassonne.

Mickaël était intérimaire avant son incarcération. Du haut de ses 40 ans, c’est un casier judiciaire faisant état de dix mentions qui lui collent aussi à la peau, depuis 2003. Il y a notamment des violences avec arme, une conduite sous l’empire d’un état alcoolique… Et déjà des dégradations et des destructions de biens par le feu. « Quand je ne bois pas, je ne fais pas de bêtises ! », explique-t-il comme seule explication. Ce lundi 6 novembre, c’est derrière cette même excuse que Mickaël s’est encore réfugié devant le tribunal, où il a été jugé en comparution immédiate à délai différée. Placé en détention provisoire depuis le 11 septembre, il avait ainsi à répondre de « destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes », de « dégradation volontaire du bien d’autrui causant un dommage léger », mais aussi de « violation de domicile ». Ces faits remontent au samedi 9 septembre, à Carcassonne. Ce jour-là, c’est vers 22 heures qu’une femme a appelé la police, alors que son ancien compagnon, qui a pourtant interdiction de rentrer en contact avec elle, venait de mettre le feu à sa voiture stationnée juste devant l’entrée de sa maison. Elle était à l’intérieur avec ses enfants.

J’avais pris de l’alcool et de la cocaïne, avant.

Parti en courant avec des jeunes à ses trousses suite à cette mise à feu, c’est ensuite dans l’appartement d’une autre de ses ex-compagnes que le prévenu est allé se mettre à l’abri. Cette dernière étant absente, Mickaël a profité d’une fenêtre laissée entrouverte pour le chat, en écartant le volet roulant avec un tournevis… C’est caché sous un lit que les policiers vont finir par le retrouver, après avoir fait appel aux pompiers pour l’ouverture de la porte. Le prévenu menaçait en effet de se suicider. L’interpellation va ensuite être compliquée. Il est ivre (1,88 g d’alcool dans le sang), se tape la tête partout. Son état n’étant pas compatible avec une audition, ce n’est que le lendemain qu’il sera finalement placé en garde à vue. Ce lundi 6 novembre devant le tribunal, le prévenu a reconnu les faits, sans vraiment trop s’en souvenir : « J’avais pris de l’alcool et de la cocaïne avant. » Du parcours pénal de Mickaël, on apprend tout de même que lorsqu’il a un litige avec une personne, il met le feu à la voiture où à la maison. « Chez lui, le problème de l’alcool est une excuse facile. Il a déjà été condamné à de très lourdes peines pour ça ! », a fait remarqué la présidente Anne Nappez. Selon l’expert psychiatrique, le prévenu « ne serait pas capable de se libérer de ses addictions ». Lors des faits reprochés, il était sous le coup de deux suivies socio-judiciaires contre l’alcool.

Aux intérêts de la victime de la violation de domicile, Me Ségolène Zickler a fait part des conséquences sur sa cliente « qui ne se sent plus en sécurité. C’est une personne extrêmement fragile, avec un parcours douloureux… Le choc a été important pour elle. Pourquoi ? Nous ne le saurons pas ! » Me Manon Nègre, pour celle qui est « pour la troisième fois victime », a regretté du prévenu qu’il ne donne aucun motif. « Cette mère de trois enfants vit aujourd’hui dans la peur. Deux d’entre eux étaient présents au domicile le soir des faits ! » Au ministère public, le substitut du procureur s’est dit « inquiet, d’autant que l’audience d’aujourd’hui ne permet pas de rassurer. Il n’y a aucune évolution chez lui. » La peine de quatre ans de prison, assortie d’un suivi socio-judiciaire de trois ans a ainsi été requise. Tout comme la révocation d’un sursis en cours de six mois. À la défense, Me Quentin Poirot-Seynaeve a plaidé sur la personnalité de Mickaël, « qui a grandi dans un foyer familial déstructuré… Il n’a que des flashes de ce 9 septembre ». À l’issue de son délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet.

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