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Carcassonne : il avait porté deux coups de couteau à un inconnu, avant de le renverser en voiture

Jeudi 5 octobre, un Algérien de 33 ans a été jugé en comparution immédiate à délai différé pour répondre de violence avec l’usage d’un couteau ayant entraîné une ITT de cinq jours, ainsi que de violence avec usage d’une voiture (arme par destination) sans incapacité. Ces faits remontent au 1er septembre dernier à Carcassonne, sur le secteur des Hauts de Grazailles. 

Placé en détention provisoire depuis le 3 septembre, c’est sous escorte policière que Mehdi est arrivé devant le tribunal jeudi, où il a été jugé en comparution immédiate à délai différé. Il était en effet nécessaire qu’un psychiatre se penche sur la personnalité de cet homme, notamment inscrit au fichier de Traitement des antécédents judiciaires (TAJ). Jeudi après-midi, c’est pour répondre de faits de violences avec armes, – un couteau et une voiture -, que ce natif d’Alger de 33 ans a comparu. Sa principale victime : un ouvrier agricole de 67 ans, qui a reçu un coup de couteau à la main, avant d’être ensuite atteint dans le bas du ventre. Cinq jours d’ITT lui seront délivrés par un médecin…

Ce vendredi 1er septembre, vers 5 h 45, le sexagénaire sortait donc de chez lui pour aller travailler, lorsque Mehdi a surgi de nulle part en lui demandant s’il avait jeté la poubelle. L’homme, qui ne semblait pas être tout seul dans sa tête, va ensuite lui demander qu’on le frappe, puis va lever sa main avec un couteau. Ce sont les cris de la victime qui ont alerté le voisinage. Parmi ces gens, il y a notamment un éducateur sportif et le fils de la victime. « Je dormais dans mon salon quand j’ai été réveillé par des  »on a voulu me planter, on a voulu me planter ». J’ai vraiment eu peur quand j’ai vu cet individu vouloir rentrer dans l’immeuble de force. Ça m’a choqué… On n’a pas compris ce qu’il voulait faire, il aurait pu nous tuer ! », a témoigné l’éducateur sportif à la barre. Toujours menaçant ce jour-là, c’est ensuite au volant son véhicule Volswagen Up que Mehdi avait pris la fuite après avoir tenté d’écraser des gens à plusieurs reprises. Le sexagénaire, déjà blessé au couteau, sera même renversé… Conduit ensuite à la gare de Carcassonne par sa sœur, c’est finalement à 10h45 que Medhi sera interpellé en gare de Narbonne.

C’est quand ce monsieur a vu le couteau qu’il a mis la main dessus quand je l’ai tiré.

Depuis le box vitré où il comparaissait, le prévenu n’a pas été capable d’expliquer les motivations de son comportement. Si ce n’est qu’il avait bu de l’alcool et consommé de nombreuses drogues : « Je n’étais pas moi-même. Je n’ai pas voulu faire de mal, je voulais discuter… C’est quand ce monsieur a vu le couteau qu’il a mis la main dessus quand je l’ai tiré. Je tiens à m’excuser, je n’avais pas pris mon traitement depuis trois mois. » Suivi pour ses troubles de la personnalité depuis 2016, Mehdi était en effet sorti de psychiatrie depuis trois jours quand les faits ont eu lieu. Aussi, c’est parce que la clinique de Badens n’aurait pas voulu l’hospitaliser que le trentenaire, immature et impulsif, aurait décompensé sur le plan psychique. Aux intérêts du sexagénaire, Me Manon Nègre a qualifié le discours du prévenu d' »inapproprié », en regrettant qu’il fasse « tout pour échapper à ses responsabilités en faisant croire à une altération de son discernement ». Afin de pouvoir apprécier le préjudice de son client, aujourd’hui en stress permanent, l’avocate carcassonnaise a sollicité du tribunal une expertise médicale et psychologique, avec un renvoi sur intérêts civils.

Au ministère public, la substitut du procureur n’a pas manqué de souligner, « qu’il s’en est fallu de peu pour qu’une instruction judiciaire soit ouverte ». Elle « ne croit pas en la théorie de la prise d’alcool et de drogue… Il était là pour effrayer des gens, dont il pensait qu’ils étaient des agresseurs. Nous avons là une mentalité extrêmement inquiétante ! » La peine de deux ans de prison avec un maintien en détention a ainsi été requise, tout comme la révocation d’un sursis en cours à hauteur de six mois. Pour la défense, Me Hichem Laredj a dénoncé une procédure dans laquelle « le parquet ne s’est contenté que d’une expertise psychiatrique. Mon client n’a pas eu de médecin en garde à vue, alors qu’il a été hospitalisé en psychiatrie à plusieurs reprises. Il y a plein de choses qui ne vont pas dans ce dossier… » À l’issue de son délibéré, le tribunal a finalement suivi les réquisitions du parquet, sans prononcer la révocation du sursis en cours.

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