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Carcassonne : drogue, argent et munitions de guerre avaient été saisis chez une « nourrice » à Fleming

Mercredi 4 octobre, un Arménien de 53 ans a été jugé devant le tribunal correctionnel de Carcassonne, pour répondre de « détention non autorisée de stupéfiants », ainsi que « détention non autorisée de munitions et de matériel de guerre ». Reconnu coupable, il a été condamné à deux ans de prison, avec un mandat de dépôt décerné à son encontre.

À l’automne 2022, c’est un renseignement anonyme qui a conduit les policiers carcassonnais à s’intéresser de près à un locataire du bâtiment Jacob, cité Fleming : ce dernier est notamment propriétaire d’une cave, dans laquelle seraient entreposés des produits stupéfiants. Le 22 septembre 2022, c’est dans ce contexte que les forces de l’ordre ont fait une descente dans le bâtiment Jacob avec un chien antidrogue. Direction l’appartement du suspect à l’étage, où sa femme sera stoppée alors qu’elle se débarrassait de cocaïne par la fenêtre. Un sachet contenant 57 grammes de cocaïne sera alors saisi. Dans la cuisine, de la résine de cannabis sera aussi retrouvée à divers endroits. Tout comme de l’argent sera découvert dans des tiroirs de la chambre. En tout, 57 grammes de cocaïne, 426 grammes de résine de cannabis et plus de 2 100 euros seront découverts par les policiers. Dans la cave du suspect, un chargeur de fusil-mitrailleur sera également retrouvé, ainsi que 200 munitions de calibre 9 mm et plusieurs autres de calibre 12. Sans oublier des talky-walky, des couteaux servant à la coupe de cannabis, ou encore des cagoules. Pour expliquer cette détention plus que stupéfiante aux policiers, c’est tout d’abord une histoire à dormir debout qu’a livré le suspect. En expliquant qu’il avait notamment trouvé tout ça dans le quartier, et qu’il ne voulait pas le laisser à la portée des enfants…

On m’a demandé de garder tout ça chez moi, en me menaçant…

Alors placé sous contrôle judiciaire, c’est ainsi que Martik est arrivé à la barre du tribunal correctionnel mercredi matin, pour y être jugé. Assisté d’une interprète, cet Arménien de 53 ans n’a pas cherché à jouer les anguilles plus longtemps, en reconnaissant être la nourrice de trafiquants de drogue, qu’il n’a pas voulu nommer par peur de représailles : « J’habite dans un quartier criminel. On m’a demandé de garder tout ça chez moi, en me menaçant… Ça s’est produit une seule fois ! » Et le coffre-fort retrouvé dans la cave : « Ce n’est pas à moi, je ne peux pas vous dire les noms. » Pour ce travail, Martik dit ne pas avoir été payé. « Ça fait dix mois que je ne vois pas ma famille. Je n’ai pas de lien avec ces gens-là ». Pour le ministère public, force est de constater le prévenu « a fait une petite avancée sur les faits qui lui sont reprochés ». Et de parler de « trafics qui gangrènent notre pays… » La peine de deux ans de prison, dont une année assortie d’un sursis probatoire pour une durée de deux ans, a ainsi été requise. Avec le soin au juge d’application des peines d’aménager la partie ferme, au regard des garanties qui pourront être fournies par l’intéressé. À la défense, Me Hichem Laredj a plaidé sur la personnalité de son client, « qui vient aujourd’hui s’amender devant vous. C’est quelqu’un qui n’a pas de casier judiciaire, hormis ordonnance pénale… Durant la durée de son contrôle judiciaire, il s’est bien comporté. Il est accessible à un sursis simple ! » À l’issue de son délibéré, le tribunal en a décidé autrement, en condamnant le prévenu à deux ans de prison avec un mandat de dépôt décerné à l’audience. Il est reparti du palais de justice sous escorte policière. 

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