Attentat dans un lycée à Arras: Le père, le frère et un Perpignanais… Qui sont ceux qui sont soupçonnés d’avoir radicalisé Mohammed Mogouchkov?
Alors que la garde à vue de deux personnes a été levée, l’enquête se concentre sur trois personnes susceptibles d’avoir contribué à la radicalisation du suspect du meurtre de Dominique Bernard, un enseignant d’Arras.
Ce vendredi, une attaque au couteau dans le collège-lycée Gambetta d’Arras a fait un mort et trois blessés. Cette attaque a été commise par Mohammed Mogouchkov, né en 2003 en Russie et fiché S comme islamiste radicalisé.
Ce dernier a été interpellé par la police dans la cour de l’établissement. Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête pour des chefs d' »assassinat en relation avec une entreprise terroriste », de « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « d’association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes ».
Si 11 personnes ont rapidement été placées en garde à vue, elles n’étaient plus que 9 ce dimanche, deux Biélorusses ont été relâchés. Ils avaient été vus dans une voiture avec Mohammed Mogouchkov la veille de l’attentat lors d’un contrôle de police.
Trois personnes au cœur de l’enquête
Mais, depuis l’étude du téléphone du principal suspect, trois personnes sont au cœur de l’enquête, le père, le frère et un détenu, né à Perpignan.
Le père de famille, Iakub Mogouchkov, fiché S, radicalisé et expulsé en 2018, a été localisé en Géorgie ce dimanche. Il s’entretenait très régulièrement avec son fils.
Noswar Mogouchkov, frère du suspect, est actuellement incarcéré à la prison de la Santé pour un projet d’attentat contre l’Elysée. Il a été extrait de sa prison et a été placé en garde à vue dans cette enquête.
Enfin, une troisième personne est soupçonnée d’avoir joué un rôle important dans la radicalisation de Mohammed Mogouchkov. Il s’agit de Maxime C., un détenu incarcéré dans l’Allier, lui aussi radicalisé.
Né à Perpignan, Maxime C. est âgé de 32 ans et se trouve en détention depuis 11 ans. Selon le Parisien, converti à l’islam depuis l’âge de 17 ans, il se serait radicalisé en prison en 2015 où il se serait lui-même renommé Yamza Bilal.
Arrêté une première fois à Béziers
Il aurait été arrêté pour la première fois en 2012 à Béziers pour des faits de droits communs, des vols aggravés et des infractions à la législation sur les stupéfiants.
Depuis, il se serait donc radicalisé en prison avec plusieurs incidents relevés, selon BFM TV: chants religieux, incitations à la prière collective et des vidéos de propagande de l’Etat islamique auraient été retrouvées dans sa cellule.
Transféré de prison en prison une dizaine de fois
Jouissant d’une certaine aura, il aurait radicalisé ou tenté de radicaliser de nombreux détenus. Il a été transféré de prison en prison une dizaine de fois depuis ces dernières années. En 2019, il aurait été soupçonné d’un projet d’une violente agression contre un surveillant. Il aurait aussi projeté un acte violent par l’entremise d’un détenu récemment libéré.
Selon BFM TV, il aurait été en contact par messagerie cryptée avec Mohammed Mogouchkov depuis de longs mois. L’enquête devra déterminer s’il est impliqué dans l’attentat qui a coûté la vie à un professeur de français d’un lycée d’Arras et son degré de responsabilité.
