Maroc

Voici le Fruit qui Assoiffe le Maroc!

L’avocat, fruit prisé pour ses qualités nutritionnelles, est devenu un sujet de controverse au Maroc en 2024. Selon les révélations de l’ancien parlementaire Ahmed Sidki, cette culture gourmande en eau soulève des questions cruciales sur la gestion des ressources hydriques du pays.

La production d’avocats au Maroc a atteint des sommets cette année, avec 70 000 tonnes récoltées. Ce qui frappe, c’est que 86% de cette production, soit 60 000 tonnes, est destinée à l’exportation. Une manne économique certes, mais à quel prix environnemental ?

Les chiffres avancés par M. Sidki sont alarmants. Chaque kilogramme d’avocat nécessiterait en moyenne 1 000 litres d’eau pour sa production. En faisant un rapide calcul, on arrive à une consommation annuelle de 70 milliards de litres d’eau, soit 70 millions de mètres cubes, uniquement pour cette culture.

Pour mettre ces chiffres en perspective, l’ancien parlementaire compare cette consommation à d’autres utilisations de l’eau dans le pays. Il souligne que le volume d’eau utilisé pour la culture de l’avocat dépasse de trois fois celui récemment alloué au bassin de Ziz-Ghris, une région qui a connu des apports hydriques importants cette année.

L’Avocat vs. Les Ablutions : Une Comparaison Surprenante

Dans une comparaison frappante, M. Sidki met en parallèle la consommation d’eau de la culture d’avocat avec celle des ablutions rituelles pratiquées par les Marocains. Même en surestimant le nombre de pratiquants et la quantité d’eau utilisée, les calculs montrent que les ablutions de l’ensemble de la population marocaine sur une année entière ne consommeraient que 22 millions de mètres cubes d’eau.

Ce chiffre est nettement inférieur aux 70 millions de mètres cubes engloutis par la production d’avocats. En d’autres termes, la culture de ce fruit consomme trois fois plus d’eau que les ablutions de tous les Marocains réunis sur une année.

La situation soulève des questions importantes sur la durabilité de cette culture dans un pays confronté à des défis hydriques croissants. Le Maroc, comme de nombreux pays de la région, fait face à des périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes et intenses, rendant la gestion de l’eau un enjeu crucial pour l’avenir.

Les révélations de M. Sidki mettent en lumière le dilemme auquel le Maroc est confronté : comment concilier le développement économique, dont l’exportation d’avocats est un exemple, avec la préservation des ressources naturelles, en particulier l’eau ?

Cette situation appelle à une réflexion approfondie sur les choix agricoles du pays. Faut-il repenser les cultures privilégiées pour l’exportation ? Comment optimiser l’utilisation de l’eau dans l’agriculture ? Ces questions deviennent de plus en plus pressantes à mesure que les effets du changement climatique se font sentir.

Le débat sur la culture de l’avocat au Maroc s’inscrit dans une problématique plus large de sécurité alimentaire et de gestion durable des ressources. Il met en évidence la nécessité d’une approche équilibrée, prenant en compte à la fois les aspects économiques et environnementaux.

En conclusion, l’avocat, symbole d’une alimentation saine et tendance, se retrouve au cœur d’un débat crucial sur l’avenir de l’agriculture et la gestion de l’eau au Maroc. Les chiffres présentés par Ahmed Sidki invitent à une réflexion urgente sur les priorités du pays en matière de développement agricole et de préservation des ressources naturelles.

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