Une nouvelle affaire d’escroquerie secoue la ville de Tanger, rappelant étrangement le scandale de « Majmouaat Al Khayr » qui avait défrayé la chronique il y a quelque temps. Le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tanger a entamé les premières audiences d’une enquête détaillée concernant un réseau d’escroquerie baptisé « Aji Ntaawnou » (Viens, on s’entraide).
Selon des sources fiables, quatre suspects sont actuellement poursuivis pour escroquerie et fraude envers des dizaines de victimes. Ces dernières affirment avoir été dupées par les accusés qui leur promettaient de multiplier leurs investissements financiers au sein du groupe, suivant un schéma pyramidal bien rodé.
La séance d’aujourd’hui a été marquée par des tensions palpables dans l’enceinte du tribunal. Les familles des victimes se sont retrouvées face à face avec les proches de l’une des suspectes impliquées dans l’affaire, donnant lieu à des échanges houleux. La situation a failli dégénérer, nécessitant l’intervention des forces de l’ordre pour calmer les esprits et éviter tout affrontement physique.
L’enquête se poursuit, la ville retient son souffle
L’investigation minutieuse devrait se poursuivre dans les semaines à venir. Le juge d’instruction s’attellera à rassembler davantage de preuves et de témoignages afin d’établir précisément les responsabilités et de traduire en justice les personnes impliquées dans cette affaire qui ne fait qu’amplifier l’inquiétude des habitants de Tanger face à la recrudescence des escroqueries dans la ville.
Il convient de rappeler que les services de sécurité de Tanger avaient procédé, le vendredi 5 juillet dernier, à l’interpellation d’une propriétaire de crèche soupçonnée d’être impliquée dans une opération d’escroquerie similaire au marketing de réseau. Cette affaire n’est pas sans rappeler le scandale du « don d’héritage » qui avait suscité un vif émoi dans la ville auparavant.
D’après des sources locales, les victimes de cette arnaque avaient encerclé la suspecte dans l’une des rues de la ville après que celle-ci se soit éclipsée pendant une longue période. Les autorités, alertées, sont intervenues sur place et ont conduit la femme au poste de police pour l’interroger sur les faits qui lui sont reprochés.
Plusieurs victimes avaient déjà déposé des plaintes auprès du parquet et des services de sécurité, accusant la propriétaire de la crèche de les avoir escroquées pour des sommes variant jusqu’à 35 000 dirhams. La suspecte les aurait convaincues de participer à une loterie nommée « Aji Ntaawnou », similaire au système du « don d’héritage » et du groupe « Majmouaat Al Khayr ».
Le modus operandi consistait à demander aux participants d’investir de l’argent et de recruter d’autres personnes pour multiplier leurs mises. L’enquête a révélé l’implication d’autres individus dans cette affaire, qui ont également été arrêtés et déférés devant le procureur compétent, avant d’être présentés aujourd’hui devant le juge d’instruction.
Cette nouvelle affaire met en lumière la persistance des réseaux d’escroquerie à Tanger, malgré les efforts des autorités pour endiguer ce phénomène. Elle souligne également la vulnérabilité de certains citoyens face à des promesses de gains rapides et faciles, rappelant l’importance de la vigilance et de l’éducation financière.
Les habitants de Tanger restent suspendus aux développements de cette affaire, espérant que justice sera rendue et que des mesures seront prises pour prévenir de futurs cas similaires. L’impact de telles escroqueries sur la confiance au sein de la communauté et sur l’économie locale ne saurait être sous-estimé, appelant à une réponse ferme et coordonnée des autorités compétentes.