Monde

Tribunal de Perpignan : 3 ans ferme pour l’agression de la commerçante rue Foch

La commerçante avait été la cible d’une agression d’une incroyable violence exercée par un client mécontent de ne pas pouvoir se faire échanger un article. L’homme suspecté des faits était jugé ce lundi, niant avoir donné le moindre coup.

Si les conséquences pour la victime n’étaient d’une telle gravité, le procès de ce jour aurait pu passer pour un mauvais sketch humoristique. Un prévenu qui prétend être presque complètement sourd, qui répond ce qu’il veut aux questions du tribunal, « traduites » par son avocate, et qui s’obstine à nier malgré des rapports médicaux accablants. Sans oublier un procès tenu en toute fin de journée après que l’homme a dû être conduit aux urgences pour un malaise dans les geôles.

A lire aussi :
Perpignan – Une commerçante violemment agressée par un client pour 14 euros : « J’ai relevé la tête et là, il m’a frappé en plein visage avec sa béquille »

 

Le récit fait par la plaignante est glaçant : ce 07 août, un client entre vers 10 h dans son magasin. Il veut échanger un barillet de serrure qui ne lui convient pas. L’objet n’étant plus emballé, elle refuse. L’homme se met alors à frapper avec sa béquille sur le plexiglas qui protège le comptoir. Terrorisée, elle part se réfugier aux toilettes, mais le client réussit à bloquer la porte avec sa canne et se met à la frapper « en tenant sa béquille à deux mains, raconte-t-elle. Je me protégeais avec mes mains posées sur ma tête mais il fait mine de partir, j’ai voulu me relever mais il était encore là et m’a frappée de plus belle. »

Un suspect correspondant au signalement est retrouvé deux jours plus tard et interpellé. Il reconnaît une altercation mais nie toute violence.

Face au tribunal, il ne répond aux questions de la présidente que par des « je n’entends pas » ou lorsque son avocate lui répète la question, il se débrouille pour dévier sur d’autres faits.

La magistrate lit le rapport médical qui estime que chaque lésion est compatible avec le témoignage de la victime. 

Des lésions que Me Muffat-Joly énumère en partie civile : fracture de la mâchoire, de plusieurs dents, des ecchymoses et des abrasions, des hématomes répartis sur tout le corps. Une ITT médico-légale de 10 jours.
« Elle ne peut plus manger d’aliments solides, ne dort plus tant le stress et la douleur sont intenses. Sa mâchoire est dans un tel état que les médecins ne peuvent encore y toucher ».

« Elle a cru mourir »

« Elle a cru mourir, renchérit la procureure. Elle a subi une violence inouïe. Il a été jusqu’à la poursuivre et a fait mine de partir pour qu’elle écarte ses mains posées en défense. La liste des blessures est terrible, ce sont des violences injustes et gratuites qui la poursuivront durant des années ». Elle requiert 4 ans ferme et une interdiction du département.

A lire aussi :
Agression d’une commerçante à coups de béquille rue Foch à Perpignan : le retraité qui devait être jugé ce lundi victime d’un malaise

 

En défense, Me Iqbal ne peut que suivre les instructions de son client qui réfute toute violence et donc demander la relaxe « puisqu’il n’y a ni images ni témoin de la scène ». Elle rappelle néanmoins que le psychiatre lui a relevé une altération du discernement.

La décision tombe : 3 ans avec maintien en détention, interdiction d’entrer en contact avec la plaignante et de paraître rue Foch.

« Trois ans de prison ? Mais pourquoi ?, s’insurge le prévenu. Trois ans pour des clés! »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page