Suicide de Nicolas à Poissy: Il « avait besoin de savoir que sa souffrance était entendue et reconnue », s’insurge la mère de l’adolescent victime de harcèlement scolaire

La mère de l’adolescent, victime de harcèlement scolaire, réagit à une lettre du rectorat.
« Nicolas avait besoin de savoir que sa souffrance était entendue et reconnue et qu’une sanction même symbolique avait été prise contre ces deux élèves », fustige la réponse du rectorat de Versailles à ses demandes d’actions face au harcèlement que subissait son fils, Nicolas, adolescent de 15 ans s’est suicidé le 5 septembre à Poissy, dans les Yvelines.
« Avant ces événements scolaires, il avait un idéal très élevé de la justice et des adultes. Il ne supportait pas l’injustice. Après ces événements, il ne faisait plus confiance ni en l’une ni aux autres », explique-t-elle dans un entretien au Journal du dimanche.
« Nous étions victimes, nous sommes devenus coupables ! », ajoute-t-elle au sujet de la lettre du rectorat qui avait qualifié d' »inacceptables » des propos des parents qui auraient « remis en cause » l’attitude du personnel de l’établissement scolaire.
« Responsable si une catastrophe devait arriver à notre fils »
Les parents de l’adolescent avaient envoyé un courrier au proviseur du lycée, dans lequel ils avaient jugé « incompréhensible » son absence de réaction. « Aussi allons-nous déposer plainte et vous considérer comme responsable si une catastrophe devait arriver à notre fils », écrivaient-ils.
Se montrant menaçant, le courrier rappelait carrément aux parents les risques de poursuites pénales en cas de dénonciation calomnieuse. Il les enjoignait également d’adopter une « attitude constructive et respectueuse ».
La mère de l’adolescent dit au Journal du dimanche être entrée dans une « colère noire », à la lecture de cette lettre. « Nous étions outrés. Nous passions désormais pour des coupables. C’en était trop. À partir de ce moment, Nicolas n’a plus été le même. C’était tellement grossier et surtout injuste ».
Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a qualifié le courrier du rectorat de « honte » et annoncé qu’il réunira « dès lundi l’ensemble des rectrices et des recteurs, pour un audit dans l’ensemble des rectorats sur toutes les situations de harcèlement signalées aux rectorats sur l’année passée ».
Deux numéros dédiés au harcèlement
Tout élève victime de harcèlement scolaire peut contacter gratuitement le numéro national d’écoute au 3020. L’élève ou ses proches peuvent également contacter le 3018 en cas de cyberharcèlement. Ce numéro est joignable 7 jours sur 7, de 9h à 23h.